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NAPOLEON I".
Cette opinion est celle d’un marin d’une grande autorité, l’amiral Jurien de la Graviére. Mais, å voir cette armée si entreprenante, cette flotte si nombreuse, qui eut osé prévoir Aboukir dans un avenir pro-chain!
Le 29 juin, 011 se trouva en vue d’Alexandrie. Bonaparte avait écrit au pacha d’Egypte pour lui offrir son alliance contre les beys, qui, profitant de sa faiblesse et de (indifference du Grand Seigneur, pil-
Fig. 61. — Désespoir des Anglais & la nouvelle de la prise de l’ile de Malte par les Francis. (Caricature du temps.)
laient les commergants et exergåient une tyrannie insupportable. Ainsi, il se présentait comme un libérateur, déclarant que le drapeau de la Porte flotterait partout å coté de celui de la France; mais les beys n’é-taient point disposés å se soumettre et le pacha voulait garder son pouvoir. Le débarquement se tit dans la nuit du Ier juillet, å la grande frayeur des habitants d’Alexandrie; quelques Bédouins inquiétérent les avant-postes et tuérent plusieurs hornmes, dont les tetes furent trioni-phalement portées dans la ville. Mais un pareil triomphe ne devait point profiter å ses auteurs. Bonaparte, monté sur la colonne Pompée, remar-quait l’agitation qui régnait dans la place; on réparait å la liåte de lar-ges bréches ouvertes par l’artillerie. Aussitöt il lance Menou, Kléber, Bon et les soutient d’un feu bien dirigé : le 2 juillet å midi, la ville était