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NAPOLEON I«’.
angles des piéces de canons, formaient comme autant de citadelles vivantes qui croisaient leurs feux. Comme å Ramanieh, ils dispersé-rent la multitude de chevaux qui venaient tourbillonner autour d’eux. C’était la un genre cle guerre qui était nouveau pour les soldats d’Italie et qui allait leur donner quelques qualités techniques, quelque habileté pratique dans l’exécution des commandements, qui lui man-quaient encore. « L’armée d’Italie, brave et intelligente, dit un des combattants, Pelleport, manquait de flexibilité pour les manoeuvres : les officiers inférieurs et supérieurs, les généraux eux-mémes qui venaient de faire la guerre avec une grande distinction avaient négligé l’étude de la petite tactique. Aussi se trouvérent-ils embarrassés pour former les carrés tels que les avait indiqués Bonaparte : i] fallut prendre successivement les pelotons et les Bataillons par la main pour les conduire sur le terrain qu’ils devaient occuper dans la disposition générale. »
Mais les tåtonnements ne furent pas longs; on ne tarda pas å s’en apercevoir å la bataille suivante. Mourad bey s’était retiré vers le Caire et se préparait å livrer une bataille générale et décisive.
Le 20 juillet, l’armée apergut les Pyramides, dont le spectacle grandiose leur arracha un cri d’admiration : (( Soldats, s’écria Bonaparte, songez que du haut de ces pyramides quarante siécles vous con-templent. » Mais l’ennemi avait pris position sur la rive gauche du Nil, entre Embaleh et les Pyramides. Mourad bey était renforcé des troupes d’Ibrahim, il avait l’avantage de la situation; ses cavaliers étaient dispos, tandis que les Frangais, fatigués par une longue marche dans le désert, ne se soutenaient que par l’énergie de leur général et la brillante perspective qui s’offrait å eux s’ils arrivaient å vaincre.
Les mamelouks étaient au centre ; la droite était coniposée de 1.000 janissaires, placés en avant d’Embaleh, dans un camp retranché, en face de Boulak. La gauche, formée de Bédouins, s’appuyait aux Pyramides. Enfin une flottille indigéne couvrait le Nil et assurait une re-traite aux Egyptiens, tandis que, si les Frangais étaient vaincus, ils étaient rejetés vers le désert et livres åune mort bien plus cruelle que la mort du soldat sur un champ de bataille. Il fallait vaincre ou mourir. Heureu-