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NAPOLEON I«
ganisation sociale, voulut que 1 occupation de l’Egypte füt pour le pays un véritable bienfait. Les impöts furent per^us avec une probité et une égalité dont les Égyptiens n’avaient pas idée. L’enregistre-ment fut appliqué a 1 Egypte : c’était lå une ressource fiscale, mais c’était aussi un inoyen d’assurer la propriété individuelle de tons les habitants, quelle que tut leur situation et leur origine. Des tribunaux de commerce furent institués. Les exactions de la justice furent arrétées par une loi qui substitua un droit fixe aux honoraires arbitraires des cadis. Usupprima le supplice de la bastonnade, employé pour faire parier les accusés ou simplement ceux que l’on croyait en possession de quelque secret important. Malgré les ménagements les plus grands poui les musulmans et leurs prejugés, il prépara l’émancipation sociale des Coptes par une série de mesures, gages-de mesures plus importantes encore.
Mciis au milieu de ces projets d’avenir, il n’oublie pas que la guerre doit etre actuellement le premier cle ses soucis. Il s’efforga d’appliquer å 1 organisation de l’armée toutes les ressources du pays. C’est ainsi qu il forma des corps cle cavalerie d’un nouveau genre, ou les chevaux ctaient remplacés par des dromadaires.
Un jour, pres de Suez, il vit devant la tente d’un cheik deux dromadaires sellés et bridés. Voulant savoir si ce qu’on disait de la rapidité et de la clocilité de ces animaux était vrai, il dit ä Eugene de Beauharnais et å Édouard Colbert de les monter et de les faire conrir. « A peine étions-nous perchés sur cette monture d’une nouvelle es-péce, raconte le général Colbert dans ses Souvenirs inédits, que Bonaparte, sa cravache ala main, lanjant son cheval aprés nous, cherchant å nous atteindre, se mit å nous poursuivre, mais sans pouvoir nous joindre, bien qu’il montåt un excellent cheval. Cette plaisanterie eut des suites sérieuses. Frappé de la légéreté de ces animaux, cle leur so-briété, de leur résistanoe å la fatigue, il conput tout de suite l’idée de les utiliser. » Les Arabes bédouins, en effet, inquiétaient souvent les derriéres de l’armée et venaient jusque dans les faubourgs du Caire commettre des vols et des assassinats. Gråce å la vitesse supérieure de leurs chevaux, ils parvenaient presque toujours ä échapper aux poursuites de la cavalerie fran^aise. Le général Bonaparte tenait å mettre mi terme å ces ineursions; sa pensée fut bientot réalisée, et l’armée, par un arrété du 9 janvier 1799, fut augmentée d’un regiment de dromadaires å quatre escadrons composés d’hommes d’élite montés sur ces animaux. Chaque chameau portait des vivres et de l’eau pour cinq ou six jours. Il était monté souvent par deux hommes placés dos å dos.