ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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212 NAPOLEON Ier. meurtre desjinciens terroristes ou de ceux qu’ils avaient intérét a regar-der comme tels. On voyait des jeunes gens parfumes, soignés dans toute leur personne, quitter unepartie de bouillotte pour allerå une partie cl’ex-termination commandée, et conserver å leur retour sur leurs mains blanches une petite trace du sang de leur victime comme une marque d’honneur. Les populations assistaient terrifiées ou indifférentes å ces crimes, dont la période jacobine leur avait donné 1’habi tude. Bien plus, les brigands étaient protégés par les populations elles-mémes. S’ils étaient livrés aux tribunaux, on ne trouvait ni dénoncia-teur, ni témoins pour les accuser, ni jurés pour les condamner. On était réduit, pour voyager dans certaines contrées, å prendre des saufs-conduits des chefs de brigands et de payer un prix arbitraire. L’au-daee de ces chefs était teile que, å certains endroits des routes, ils affichaient des placards avertissant les voituriers qu ils auraient å livrer 100 francs, non pas en assignats, mais en or, sous peine d’étre passés par les armes. Dans l’Ouest et surtout dans le bassin du Rhone, le brigandage semblait étre devenu une profession comme une autre; il y avait des communes qui servaient publiquement de résidénce å, ceux qui l’exer^aient. Dans un village de la Vaucluse, cinq bandits, auteurs chacun de douze å quinze assassinats, ayant été arrétés, on organisa une souscription pour les sauver et, malgré la misére qui ré<mait alors, élle réunit bientot 50.000 francs. « Tons les jours, dit Barbé-Marbois, on me rapportait que quelques habitants avaient été tués, une diligence pillée. A l’indifférence avec laquelle ces évé-nements sont racontés, on croirait que ces pays ainsi troublés sont dans leur état naturel. » Comment, en effet, les communes, celles inémes qui souffraient du brigandage, s’en seraient-elles indignées lorsque plusienrs d’entre elles l’exergaient en grand contre les biens de l’État ? En plein jour, des communes entiéres, avec charrettes et chevaux, se rendaient dans les forets municipales et nationales et y coupaient å tort et å travers tout le bois qu’elles pouvaient emporter. Dans le département de l’Ain seulement, deux cent onze scieries étaient entretenues ainsi å bon compte. Les populations don-nérent lå la triste mesure, non seulement de leur demoralisation,