ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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240 NAPOLEON I°r. politique et morale lui assurait, comme le disait M"‘e de Stael, « les secondes voix de tout le monde ». Aussi, malgré les apparences, le 18 bruraaire ne fut pas une insur-rection militaire et il n’y avait pas å craindre que la France entråt dans la série des prononciamantos, cercle fatal dont une nation peut si difficilement sortir pour peu qu’elle y soit entrée. C’était une ré-volution accomplie par des soldats, mais pour établir un gouverne-ment different de celui qui existait, gouvernement qui, dans l’esprit de ses auteurs, de Bonaparte aussi bien que de- Sieyés, devait étre un gouvernement civil. Cependant, le 20 brumaire, les consuls provisoires s’étaient réunis au Luxembourg. « Qui présidera? demanda Sieyés. — Ne voyez-vous pas, dit bonnement Roger-Ducos, que c’est le général? » Sieyés n’in-sista plus. Le soir, il disait å Talleyrand et å quelques intimes : « Nous avons un maitre; il sait tout, il voit tout, il peut tout. » Ce mot, (levenu liistorique, a été nié par Sieyés, mais celui qu’il disait avoir prononcé å la place avait å peu prés le méme sens. Les commissions constitutionnelles formées en vertu du décret du 10 novernbre comptaient parnii leurs membres, pour les Anciens : Lebrun, Garat, Lemercier, Cornudet, Cornet; pour les Cinq-Cents : Cabanis, Lucien Bonaparte, Bérenger, Daunou. Sieyés crut pouvoir présenter å ces commissions, qui contenaient plusieurs de ses amis, le fameux plan de Constitution qu’il ne fit jamais connaitre dans son ensemble au public. M. Mignet en a donné l’analyse, d’aprés des conversations qu’il avait eues avec Daunou. Mais on en retrouvait déjå les principes dans un discours trop peu connu de Sieyés lui-méme, prononcé åla fin de la Convention nationale, comme pour prenclre date et faire voir å la postérité ce que Fon avait refusé en n’acceptant pas ses projets. Sieyés ne se ratta-chait directement niå Montesquieu ni åRousseau, et il répudiait aussi bien le systéme liistorique du premier que les principes purement théoriques du Contrat social. Si Fon voulait lui trouver un ancétre in-tellectuel, il faudrait remonter jusqu’å Descartes, å son ignorance pro-visoire, å sa subordination des faits ou du moins des faits de détail å