ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 994 Forrige Næste
20 NAPOLEON I« dans ses Mémoires qu’il dina avec elle chez Talleyrand : « Pendant tout le diner, dit-il, ses éloges du vainqueur cle l’Italie, avaient toute l’ivresse, tout le désordre, et toute l’exagération de l’inspiration. En sortant de table, la société se dirigea vers un cabinet pour y voir le portrait du héros, et comme je me reculais pour la laisser entrer : « Comment, dit-elle, oserai-je passer devant un aide de camp de Bonaparte ! » Lorsque Bonaparte fut revenu d’Italie, olie se fit presenter å lui dans une soirée qui fut donnée, le 3 janvier 1798, par le ministre des relations extérieures, Talleyrand, dans l’hotel du ministére, ancien hotel cle Gallifet, rue du Bac, au coin cle la rue de Grenelle. Elle chercha å atti-rer ses hommages. Elle était passionnée pour la gloire et la puissance. La gloire, son génie pouvait la lui donner, mais n’était-ce pas l’établir plus surement que d’associer son nom dans la postérité å celui de Bonaparte? Pour la puissance, il lui était interdit d’y prétendre par elle-meme, mais qui pouvait mieux la lui donner que le vainqueur cle l’Italie dont elle sembjait prévoir en partie les projets? Napoleon ne réalisa pas préciséinent ce qu’elle en espérait soit pour pour elle-meme, soit pour la France, ou elle aurait voulu voir établir une Constitution analogue celle de l’Angleterre. Mais dans la longue insistance de ses plaintes et de ses attaques, ne pourrait-on trouver malgré 1 elevation générale du ton, plus d’un trait qui témoigne moins de l’hostilité d’un adversaire politique que de l’ainmosité d’une åme dégue? Si l’on en croit la correspondauce de la princesse Tourkestanof et d’un Frangais, nommé Ferdinand Christin, récemment publiée en Russie et dont un journal bien connu a donné quelques fragments, au plus fort de la tyrannie de Napoléon, elle interrompait les plaintes que lui arrachait son exil, pour s’écrier : «Ah! s’il voulait m e-pouser, comme je lui pardonnerais tout le mal qu’il m’a fait! » Et quand. je repoussais avec indignation, raconte Ferdinand Christin, un væu aussi extravagant, elle me disait : « Croyez-vous que quelque chose pourrait me couter pour voir la France å mes pieds? » La correspondance å laquelle cette anecdote est empruntée est peu bienveillante, malgré l’amitié qu’on y témoigne pour Muie de Staél, qui