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NAPOLEON Ier.
une indemnité suffisante en Allemagne, signait avec la France un traité d’alliance qui renouvelait les traités de Westphalie et de Tesclien. A Paris, lapaix était signée entre la Russie et l’Espagne le 4 octobre, entre la Russie et la France le 8. Le 11 octobre, Napoléon signe avec Alexandre un traité d’alliance accompagné de conventions secrétes qui annonce le traité de Tilsit et ou ils s’engageaient å une action commune pour régler les indemnités germaniques, régler les affaires de l’Italie et de la Turquie, et établir la liberté des mers. L’évacua-tion de l’Égypte mettait fin å toutes nos difficultés avec le sultan, et des préliminaires de paix signés å Paris (9 octobre) rétablissaient nos anciens traités avec la Porte Ottomane. Des conventions analogues étaient signées avec Alger et Tunis, dont les corsaires, sur un ordre venu de Constantinople, avaient ruiné nos établissements et empri-sonné les Frangais qui se trouvaient sur leur territoire.
Il n’y avait plus un seul gouvernement qui se sentit de force å lutter contre la France. Bonaparte voulut aussitöt en profiter et eut le tort de recommencer å inquiéter ses adversaires de la veille avant meine que tous les traités ne fussent définitivement signés. La Hollande se vit forcée, malgré (opposition la plus vive de ses Cliambres legislatives, de subir unenouvelle Constitution, élaborée entre Schimmelpenninck, son ambassadeur a Paris, et le gouvernement frangais. Cette Constitution diminuait le pouvoir des assemblées, affaiblissait l’influence populaire et donnait toute (importance au pouvoir exécutif concentré entre les mains d’une Régence d’Etat composée de douze membres. De cette maniére, le Premier Consul n’avait plus å craindre que la Hollande reprit son indépendance politique; notre puissance extérieure s’en accrut pour le moment, mais c’était faire naitre des haines sourdes qui pourraient plus tard devenir dangereuses.
11 fut mieux inspiré dans ce qu’il fit pour l’Italie. La République cisalpine avait montr.é qu’elle était hors d’état de se gouverner par elle-méme. Au Ier décembre 1801, le Premier Consul convoqua a Lyon une assemblée extraordinaire ou Consulte, qui réunissait tout ce que la République cisalpine renfermait d’hommes importants par leur richesse, leur naissance, leur talent, en mi mot toutes ses autorités