ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
338 NAPOLEON Ier. « Il y a trois atlas principaux en lui, å demeure, chacun d’eux composé d’une ving-taine de gros livrets distinets et perpétuellement tenus ä jour. Le premier est militaire, et forme un énorme recueil de cartes topographiques, aussi minutieuses que celles d’un état-major, avec le plan, circonstancié de toutes les places fortes, la distribution locale de toutes les forces de terre et de mer, arsenaux, magasins, ressources en bommes, vivres, habillements, munitions. Le second, qui est civil, ressemble å ces gros volumes oü nous lisons l’état du budget et comprend les articles de la recette et de la dépense ordinaire et extraordinaire, service de dettes, pensions, travaux publics, fonc-tions et fonetionnaires, chacun dans sa résidence, avec son rang, ses attributions et ses appointements. Le troisiéme est un gigantesque dictionnaire biographique et moral oii chaque individu notable, chaque groupe local, chaque peuple a sa fiche aveo l’indi-cation abréviative de sa situation, de ses besoins, de ses antécédents, partant de son caractére prouvé, de ses dispositions éventuelles et de sa conduite probable. Toute fiche, carte ou feuillet a son résumé; tous les résumés partiels, méthodiquement classés, aboutissent å, des totaux et les totaux de ces trois atlas se combinent pour fournir å leur possesseur la mesure de sa force disponible.» Cette activité qu’il montrait lui-méme, il l’inspirait partout autour cle lui, exigeant de ses collaborateurs de grands efforts qui semblaient les élever au-dessus d’eux-mémes, mais ne les occupant qu’å des travaux qui convenaient å leurs aptitudes. Le principe : « L’liomme qu’il faut å la place qu’il faut, » dirigeait ses choix : « Il n’y a point de bete, disait-il, qui soit propre å rien; il n’y a point d’esprit qui soit propre å tout. » Mme cle Rémusat, dans ses Mémoires, insiste sur la triste situation de serviteurs de Bonaparte, sur la crainte constante que tous les fonetionnaires ressentaient auprés de lui, sur les boutades qu’il fallait essuyer de la part d’un maitre qui n’était jamais content et ne témoignait jamais la moindre satisfaction de ce que l’on faisait pour lui. Mais Roederer a pu clire : « Il n’est pas un homme de quelque mérite qui ne préféråt, prés de Bonaparte, l’emploi qui occupe sous ses yeux, å la grandeur qui en éloigne, et qui, pour prix d’un long et pénible travail, ne se sentit mieux récompensé par un travail nouveau que par le plus lionorable loisir. » Il est vrai que cela était écrit en 1803. Alors, quoi qu’on fit, on était sur que le chef de l’Etat travaillait en-core plus que vous. On sentait que l’idée du gouvernement, sans absorber et fatiguer l’esprit de Napoléon par une tension saus répit, lui était toujours présente.