ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
c© CQ NAPOLÉON Ier. France catholique d’avec la France libre. Il n’est plus question de détruire, con-cluait-il, il est temps de gouverner. » Mais ce temps ou l’on gouvernerait ne devait arriver qu’avec le Premier Consul. Rien de durable encore ne paraissait s’établir, et les déerets du Directoire n’étaient, suivant la comparaison de Portalis, <( que des piliers flottant sur une mer orageuse )). Bonaparte se flat-tait au contraire de jeter au milieu de ces ondes troublées « des blocs de granit ». Il voulait non seulement laisser se relever le culte catholique, mais réconcilier la France avec le Saint-Siége. Il ne fallait rien moins que toute sa gloire pour arriver å ce but; car aucun projet n’allait rencontrer plus d’opposition ni inquiéter plus d’intéréts divers. C’est avec raison que le Cardinal Consalvi écrivait ä plusieurs reprises å Rome que Bonaparte était le seul dans le gouvemement qui voulut sérieusement cette union du Saint-Siége et de la France. Presque tout l’entourage du Premier Consul était forme d’hommes animés des passions antireligieuses, qui dans les revolutions sont les premieres å éclater et les derniéres ä s’éteindre. Ce que les modérés dési-raient, c’était qu’on toléråt une religion quelconque, bonne pour le peuple. Aller plus loin, leur paraissait un retour vers le fanatisme, et Fontanes lui-méme songeait settlement alors au protestantisme ou å une sorte d’Église d’État pour la France. En dehors du gouvemement, c’était en. apparence bien pis encore. Tous les partis jetaient les hauts cris, non seulement les jacobins, mais les modérés, les philosophes, et méme ceux qui tenaient a l’ancien regime et ti l’émigration. Ceux-ci se sentaient directement atteints, car ils perdaient ainsi leur arme principale contre la France nouvelle. Ils savaient, en effet, que c’était surtout la question religieuse qui leurfaisait des partisans. Il est triste de constater que ce sentiment était partagé par des prétres et des évéques, qui sacrifiaient å la passion politique, souvent sans en avoir pleine conscience, les intéréts de la religion. Quant au clergé constitutionnel, il était justement inquiet d’une réconciliation qui semblait devoir se faire å ses dépens. Jamais projet n’avait semblé plus contraire ii l’opinion publique. Mais jamais aussi on n eut å constater plus clairement que ce qu’on appelle « l’opinion publique » n’est pas toujours « l’opinion du peuple », et que les désirs bruyamment exprimés des partis politiques classés et en vue ne sont pas toujours les mémes que ceux du pays. Bonaparte savait å. quo i s’en tenir par les rapports des conseillers d’État qu’il avait envoyés en mission dans les diverses régions de la France. Ce ne fut pas en France, mais en Italie, au milieu de 1 ’éelat des premiers succfes de sa Campagne, que le Premier Consul manifesta hau-