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NAPOLEON I«
porter son quartier général å Domo d’Ossola, au pied du Simplon, pour surveiller les chantiers et aider les travailleurs aveo ses soldats. Bientot on y vit 30.000 ou-vriers. Les travaux durérent de 1801 å 1807. Il fallub construire six cent treize ponts, vingt maisons de refuge, liuit galeries murées. La route du Mont-Cenis fut construite de 1802 å 1805, sous la direction de Fabroni. Deux hospices, succursales du Saint-Bernard, fui’ent établis sur ces deux routes. La loi du 24 ventöse an IX (15 mårs 1801) décréte la construction å Paris de trois ponts, qui furent: le pont des Arts (1802-1804), le pont de la Cité (1801-1804), entre l’ile Saint-Louis et la Cité, le pont d’Austerlitz (1802-1807) (1). On commenga ä déblayer le quartier des Tui-leries. L’hötel de Brionne et les autres båtiments trop voisins du palais disparurent. Les canaux de l’Ourcq, de Saint-Quentin, de Nantes å Brest sont entrepris. Le Premier Consul se rendit de sa personne å Saint-Quentin, pour décider entre les ingénieurs, qui étaient divisés d’opinion sur le tracé å suivre. Le canal de Saint-Quentin est le premier ou l’on ait eu recours å un tunnel pour passer d’un versant å l’autre. De nombreux établissements militaires furent fondes å Alexandrie. Xapoléon faisait tra-vailler aux fortifications de Quiberon, de Belle-Isle, de l’ile d’Yeu. Le fort Boyard était commencé d’aprés ses propres plans, de grands travaux entrepris ä Cherbourg, å Anvers. Il projetaic de fonder, ä l’exemple des Romains, des colonies militaires en Italie et sur les bords du Rhin, en distribuant aux vétérans des terres prises sur le domaine national. Pour prévenir de nouveaux troubles en Bretagne, il voulait y construire de nouvelles villes, y ouvrir de nouvelles routes, établir aux principaux passages des montagnes ou. des forets, des tours surmontées d’une piéce d’artillerie montée sur pivot. Ces tours pourraient contenir une garnison d’une cinquantaine d’hommes et servir d’appui aux colonnes mobiles.
La nation s’associait å l’activité de son gouvernernent : les arts, qui, nous l’avons vu, s’étaient soutenus pendant le Directoire, continuaient å produire des æuvres dont plusieurs marquent dans l’Ecole fran-gaise. Pour ne parler que de la peinture, Guérin exposait Phedre et Hippolyte (1802); Gros, Sapho ä Leucade et le portrait équestre du Premier Consul; Girodet, le Fingal aujourd’hui å Munich (1802); Gautlierot, Le Convoi d’Atala (1802); Hennequin, Les Remords d’ O-reste. David faisait, en l’an VIII, une exposition particuliére du tableau des Sabines, qui lui rapportait plus de 56.000 francs.
Les Sciences sont dans tout leur éclat et la littérature devient plus sérieuse et plus élevée.
(1) Le pont des Arts est le premier en date des ponts de fer de Paris. Le second fut le pont d’Austerlitz; mais on fut obligé de le reconstruire en pierre en 1854.