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NAPOLEON Ier.
pagne. Le brigandage des Anglais avait enfin contraint Godoi å se jeter dans 1 alliance de Napoleon, aprés l’énlévement par une escaclre anglaise de quatre galions chargés de 32 millions de piastres (5 oc-tobre 1804). Le 12 décembre, l’Espagne mettait å notre disposition 32 vaisseaux de ligne.
L’Antriebe, étant la premiére prete des puissances coalisées, con-centra rapidement ses troupes sur 1’Adige. Voici quel était le plan que l’état-major autrichien avait combiné avec le général russe Wintzingerode. Trois armées autrichiennes devaient prendre (offensive sur l’Adige, dans le Tyrol et en Baviére. Les Russes devaient mettre également sur pied trois armées, la premiére pour appuyer 1 armée autrichienne de Baviére, la seconde pour envahir avec les Anglais le royaume de Naples, la troisiéme pour clescendre avec les Suédois en Poméranie. Une quatriéme <e concentrait en Pologne pour menacer la Prusse et la contraindre å, adhérer å la coalition.
Ces armées entrérent en Campagne au moment oh, par un fatal concours de circonstances et par les fautes de l’amiral Villeneuve, les plans maritimes de Napoléon échouaient complétement.
L’amiral Missiessy, parti le premier, jeta des troupes et des ap-provisionnements dans les Antilles frangaises, leva des contributions de guerre sur les iles anglaises, puis, ne trouvant aucun vaisseau des autres escadres, rentra en France. L’amiral Ganteaume, bloqué par les Anglais, ne put quitter Brest. Quant å Villeneuve, que Nelson guettait aux abords de la Sardaigne, il réussit å francliir le détroit de Gibraltar sans rencontrer l’ennemi; il rallie l’escadre de l’amiral Gravina, ravitaille hi Martinique, inquiéte la Barbade et se décide å rentrer en France, pour aller prendre position dans la Manche. Nelson, qui avait d’abord été trompé sur sa direction, le suivit å quelques jours de distance, et, cle son coté, ravitailla les Antilles anglaises.
Pendant ce temps, la flottille se concentrait å Boulogne et dans les ports voisins, au nombre de plus de deux mille båtiments, sous les ordres des amiraux Lacrosse, Courand, Savary, Verhuell. Cent mille soldats, sous les maréehaux Lannes, Davoust, Soult et Ney, appuyés par une réserve de 27.000 hommes sont prets å s’em-