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NAPOLEON Ier.
barquer. Aux Pays-Bas, Marmont a 20.000 soldats que prendra l’escadre du Texel. La division navale de Villeneuve aurait sans doute suffi, å eile seule, pour rendre le clébarquement possible : eile n’arriva pas, et l’Angleterre fut sauvée. Villeneuve, en effet, se trou-vait la hauteur du cap Finistére, lorsqu’il rencontra une flotte anglaise qui lui barrait le passage : c’étaient les vaisseaux de l’amiral Calder, qui avait levé précipitamment le blocus de Vigo et du Ferrol pour couper Villeneuve de ses Communications avec les ports de France. A la faveur de la brume, les Anglais nous prennent deux vaisseaux, et Villeneuve, découragé de eet insuccés dont il s’exagére laportée, relåche å, la Corogne, ou il perd plusieurs jours et donne å Nelson le temps d’arriver des Antilles.
Nelson, aprés avoir mouillé å Gibraltar, s’était dirigé vers le nord et avait rallié l’escadre de l’amiral Collingwood. Avec un peu plus de décision et de promptitude, Villeneuve aurait pu certainement gagner Rochefort ou Brest; inais il était mal renseigné sur les positions de l’ennemi, il se croyait inenacé au nord par une flotte considérable et craignait, en obéissant aux ordres précis qu’il avait regns, de marcher au-devant d’un désastre.
Napoléon ne perdait pas de vue ce qui se passait en Europe, mais il n’entendait pas pour cela se détourner de son grand projet si fortement congu et si soigneusement préparé. Il sait que la guerre est au moment d’éclater sur le continent : l’offre hypocrite de mé-diation que lui fait l’Autriche en réponse å ses Jemandes d’expli-cations sur ses armements ne lui laisse pas de doute a eet égard. Raison de plus pour exécuter au plus töt sa descente en Angleterre. Tout a été prévu et calculé; il ne demande pas nierne la victoire å ses marins, il ne demande que le combat. L’implacable ennemie de la France sera enfin frappée au cæur. Par lå, la coalition sera å jamais dissoute. Il donne Fordre a Villeneuve d’accourir coüte que coüte dans la Manche pour occuper pendant une journée la flotte anglaise, tandis que la flottille de Boulogne franchira le détroit. Mais tout å coup il apprend, le 13 aout, å son quartier général du Pont de Briques, que Villeneuve est allé se réfugier å Cadix. *