ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
420 NAPOLEON Ier. quandila déchargé son åme, il s’arréte tout ä coup, et, montrant å Daru un bureau chargé de papiers : « Mettez-vous lå, dit-il; écrivez! » Et aussitöt, sans transition, sans méditation apparente, se ressaisissant lui-méme par un acte de volonté souveraine, il luidicte le plan d’une Campagne victorieuse jusqu’å Ulm, jusqu’ä Vienne! Son armée faisait face ;i la mer sur plus de deux cents lieues de front; eile va faire volte-face et marcher au Danube. Lå, plus d’incertitudes comme sur la mer, plus de retards misé-rables, plus d’obstacles, par conséquent plus de chefs irrésolus. Quand il regle tous les mouvements de ces grandes masses, on dirait qu’il les déorit. Ce qu’il ordonne de faire il le voit. Il voit l’armée se rompre, les colonnes se former, chaque corps, au jour dit, å l’heure dite, atteindre le rendez-vous prescrit. En tel endroit, on surpren-dra l’ennemi, en tel autre, on l’attaquera de vive force. Bien plus, il devine les mou-vements de l’armée autrichienne qui seront déterminés par les siens, il apergoit les fautes de ses adversaires et les fait entrer dans ses calculs. Deux mois, 300 lieues et plus de 200.000 ennemis séparaient la pensée du résultat. Tout se trouva exact. » Mais il ne fallut rien moins que le prodigieux succes de la Campagne d’Ulm et d’Austerlitz pour adoucir l’amertume d’une déception si cruelle. Et plus d’une fois le vain-queur du continent regretta que la question ne se fut pas décidée en Angleterre méme. Ce projet de descente d’une grande armée dans File de la Grande-Bretagne présentait de rares difficultés; mais Napoléon les avait prévues et elles n’étaient pas insurmontables. Une fois la descente effectuée, le succes n’étaib pas douteux. L’armée qui devait vaincre en moins de deux ans l’Autriche, la Prusse et la Russie, n’aurait pas trouvé en Angleterre de forces capables de l’arréter. Si le gouvernement anglais ne signait presque aussitöt la paix dans Londres, il ne lui restait qu’å se retirer en Écosse pour donner å Nelson le temps de fermer å. Napoléon le retour en France. Qu’aurait fait alors Napoléon, bloqué dans une ile comme dans une place forte? Au-rait-il, faisant appel aux sentiments démocratiques que la revolution frangaisé avait reveilles dans la population anglaise, Réorganisé le pays et l’aurait-il gouverné comme le fit Guillaume le Conquérant? Ce sont lå, des questions qu’on peut longtemps dis-cuter, sans arriver å conclure. Le plus probable (Tailleurs est que les Anglais auraient immédiatement traité. Quoi qu’il en soit, « la postérité, comme le dit Jomini(l), re-grettera, pour l’exemple des siedes å venir, que cette immense entreprise n’ait pas été menée å bonne fin ou du moins tentée... Toutefois nos neveux trouveront dans les préparatifs qui furent faits pour cette descente une des plus importantes legons que ce siécle mémorable ait fournies ä l’étude des militaires et des hommes d’État. Les travaux de toute espéce faits sur les cötes de France de 1803 ä 1805 seront un des monuments les plus extraordinaires de l’activité, de la prévoyance et de l’habileté de Napoléon. » (1) De l’Art de la guerre, p. 274.