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NAPOLEON I».
tisme de Robespierre jeune couvrit Bonaparte. Robespierre, adnrira-teur et ami de Napoléon, écrivit au comité de Salut public qu’il répondait de sa fidélité å la République et obtint qu’il fut attaché å l’armée d’Italie avec le commandement en chef de l’årtillerie.
Voilå Napoléon sur le théåtre de ses plus glorieux exploits. Des son arrivée, il prépare le plan de Campagne qu’il exécutera plus tard; mais il faut attendre avant de frapper ces coups hardis, il faut fran-chir la frontiére du Var et prendre pied sur les Apennins. La formidable position de Saorgio, ou les Piémontais, renforcés d’une division autri-chienne, s’étaient retranchés, mena^ait d’arréter longtemps nos soldats. Les Frangais avaient å, leur tete Dumerbion, vieux capitaine de grenadiers que la Revolution avait fait en deux ans général. Bonaparte proposa un plan cl’ensemble qui indiquait un esprit déjå mur pour la grande guerre. Voici avec quelle admirable clarté il l’explique dans ses Mémoires:
« Dans les montagnes on trouve partout un grand nombre de positions extrémement fortes par elles-mémes, qu’il faut bien se garder d’attaquer. Le génie de cette guerre consiste å occuper des camps ou sur les flanes ou sur les derriéres de ceux de l’ennemi: ainsi on ne lui laisse que l’altemative ou d’évacuer ses positions sans combattre pour en prendre d’autres en arriére, ou d’en sort ir pour vous attaquer. Les positions de l’en-nemi étaient bien liées; la droite était solidement appuyée, mais la gauohe Fétait mal, et dece coté le pays était beaueoup plus facile. Napoléon congut alors un plan qui, sans engager l’armée dans des affaires difficiles, devait la rendre maitresse de la chaine su-périeure des Alpes et obliger l’ennemi å abandonner les points si redoutables de Rans et des Fourches. Il consistait å tourner la gauche de l’ennemi en passant la Eaya, la Nervia et la Taggia,å occuper le mont Tanardo, Rocca-Barbeca, Tanarillo, et å inter-cepter la chaussée de Saorgio, ligne de communication de l’ennemi. De cette fajon, non seulement 011 obligerait les ennemiså abandonner Saorgio, on placerait la défensive ducomtédeNicedans sa position naturelle sur la créte supérieure des Alpes, mais on dominerait,surle versant italien, les sources du Tanaro, qui ouvrent les routes de Turin, d’Alexandrie et de Milan; la droite frangaise agirait dans un pays ou les montagnes, beaueoup moins élevées, offriraient plus d’avantages, enfin, de couvrir une portion de la riviére de Genes et détruiie les corsaires stationnés å, Oneille, qui interceptaient la communication entre Genes et Marseille et faisaient regner la disette dans l’armée et dans toute la population de la Provence. »
Le plan cle Bonaparte fut accepté; en quelques jours les ennemis