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NAPOLEON Ior.
ine lasse pas d’admirer 1’adresse avec laquelle il a su profiter d’un temps oü, Frédéric et Catherine ayant disparu du tliéåtre des affaires du monde, il n’y a plus sur les trones de l’Europe que des imbéciles. »
Mais, l’année s ui vante, eile repoussait les propositions officieuses qui lui avaient été faites d’unir une de ses Alles (la princesse Amélie, qui épousa plus tard Louis-Philippe) avec le prince Eugene, et Napoléon, dans la séance solennelle oü 1’ambassadeur de Naples venait le féliciter, aprés son couronnement en Italie, avait rappelé publique-ment les crimes de la reine et l’avait flétrie du nom de moderne Athalie.
Aussi lorsque les Busses et les Anglais, rassemblés å Malte et å. Corfou, arrivérent, le 20novembre, dans le golfe de Naples, la cour ne simula pas méme la résistance ; bientot elle réunissait 60.000 hornmes sous les ordres de Lascy et les envoyait vers le Nord. L’Empereur re-§ut la nouvelle quelques jours avant la bataille d’Austerlitz. Il contint sa colére jusqu’aprés la victoire. Mais le jour nierne ou était signé le traité de Presbourg, il adressait å son armée une proclamation fou-droyante, ou il déclarait « que la dynastie de Naples a cessé de régner ». Une armée de 45.000 kommes, sous le commandement nominal de Joseph Bonaparte, mais dirigée par Masséna, traverse 1’1-talie. Le roi quitte Naples pour se réfugier en Sicile, en livrant la ville aux lazzaroni, qui commettent tant d’excés que les bourgeois accueillent les Frangais comme des libérateurs. Vainementune petite armée anglaise débarque a Sainte-Euphémie et bat Reynier å Maida; vainement les Calabres se soulévent sous la direction de Fra Dia-volo et de Scarpa, fameux chefs de brigands å qui la reine a confié le soin d’organiser l’insurrection. Gaéte capitule devant Masséna. A cette nouvelle, les Anglais se rembarquent. Fra Diavolo, pris å Sora est décapité å Naples. Déjå Joseph avait été nommé roi de Naples par un simple décret impérial.
Une autre annexion du méme genre et moms justifiée avait déjå eu lieu. La Hollande contenait les places fortes qui garantissaient notre frontiére septentrionale, et elle posséde les embouchures de l’Escaut, de la Meuse et du Rliin qui, surtout alors, étaient des fleuves frangais.
Pour ces raisons de convenance et quoique la Hollande fut toujours restée fidéle, il voulut, contrairement å ses væux et å sa tradition liistorique, l’ériger en royaume. Une assemblée de notables, réunie å