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NAPOLEON I“*-.
ranie, du Brandebourg et de la Silésie. Encore était-il déclaré dans le traité que l’Em-pereur consentait ä ces restitutions uniquement « par égard pour l’empereur Alexandre et dans son désir d’unir les deux nations par un lien d’amitié perpétuel ». La Prusse abandonnait ä la France toutes les provinces ä la gauche de I’Elbe pour en composer, avec le grand-duché de Hesse et le duché de Brunswick, un royaume de Westphalie pour le plus jeune des fréres de Napoléon, Jérome Bonaparte. Les duchés de Posen et de Varsovie formeraient un État polonais, qui, sous le titrede grand-duché de Varsovie, serait attribué au roi de Saxe, avec une route militaire a travers la Silésie qui donnåt passage d’AUemagne en Pologne. Dantzig, déclavée ville libre, recevait une garnison, franjaise. La Prusse était en outre frappée d’une contribution. militaire de quatre-vingts millions jusqn’au paiement de laquelle les Etats prussiens resteraient occupés par les Frangais. L’empereur de Russie prenait méme une part des dépouilles de son allié, le palatinat deBélostock. LeCzar et le roi de Prusse reconnaissaient pour rois les trois fréres de Napoleon, Louis en Sollande, Jérome en Westphalie et Joseph ;i Naples. Les dues de Brunswick et de Hesse-Cassel perdaient leurs Etats, sans autre compensation qu’une rente viagére. Les dues d’Oldenbourg et de Mecklembourg recouvraient les leurs, mais devaient recevoir des garnisons fran§iiises pour veiller ii l’exécution du blocus Continental et entrer ainsi que la Saxe et les autres petits princes allemands dans la Confédération du Rhin. Il y eut un second traité, traité d’alliance offensive et défensive; Napoléon devait intervenir entre la Russie et la Turquie, et le Czar entre la France et l’Angleterre. Si cette puissance n’avait pas approuvé, au 1er décembre 1807, les conditions fixées å Tilsit, la Russie lui déclare-raitla guerre. Le roi de Suéde venait de rompre l’armistice conciu avec Mortier, juste ii temps pour se voir enlever ses derniéres possessions en Poméranie. Il fut stipulé qu’il serait contraint å entrer dans la ligue contre l’Angleterre et qu’Alexandre lui enléverait la Finlande. Les deux souverams devaient s’entendre pour soustraire toutes les provinces do l'cnipire ottoman, en Europc, la ville de Constantinoplo et la Rou-mélie exceptées, au joug et aux vexations des Tures. L Autriche serait invitee a. accé-der au blocus Continental ainsi que le Danemark, la Suéde et le Portugal. Enfin, un troisiéme traité, les articles secrets, stipülait que Cattaro serait restitué å la France, que les iles ioniennes lui appartiendraient, etc.
Telles étaient les conditions de ce traité d’union intiirie entre deux adversaires de la veille, qui ne se rapprochaient que pour se partager la dominationdel’Europe, et abandonnaient avec une si parfaite indiffé-rence leurs alliés. Il est incontestable que tout l’avantage était pour •Alexandre, qui traitait comme s’il n’avait pas été vaineu.