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NAPOLEON Ier.
écrivait å son irere Jérome en lui annongant qu’il allait étre reconnu roi de Westplialie : « Mon intention est de vous donner une Constitution réguliére qui efface dans toutes les classes de vos peuples de vaines et ridicules distinctions. »
Le roi de Prusse comprit que son pays ne pouvait dorénavant joner un role et se préparer aux luttes futures qu’en faisant appel aux idées fran^aises, en reconnaissant les droits du peuple, et, soutenant la noble politique de Stein, malgré la haine du parti nobiliaire, il avait signe le décret de Memel, qui fut le 89 dela Prusse. Ce décret abolit le servage dans tout ce qui lui restait de son royaume, autorisa la vente des diverses espéces de biens et permit que l’on passat, comme on l’entendait, de la olasse de citadin (habitant des villes) å, celle de paysan. Cet acte, qui excita tant de coléres chez une grande partie de privilégiés, fut l’origine de la régénération. de la Prusse et de l’Allemagne.
Napoleon pensait, comme il l’a dit, que toute guerre européenne était une guerre civile, et il disait, le 10 février 1805, au Corps légis-latif :
« Je veux, autant que je pourrai y influer, que le regne des idées philanthropiques et généreuses soit le caractére du siécle. C’est ä moi ä qui de tels sentiments ne peuvent pas étre imputés ä faiblesse, c’est ä nous, c’est au peuple le plus doux, le plus éclairé, le plus humain, de rappeler aux nations civilisées de l’Europe qu’elles ne forment qu’une seule famille. »
Malheureusement il se laissait emporter å croire que cette famille devait étre sous la domination d’un seul, et cependant il aurait du voir, aprés Tilsit, combien il lui était difticile de jouer å la fois le role de général d’armée et de chef d’empire, de se préoccuper non seulement de remporter un succés décisif, mais de savoir quel effet tel ou tel mouvement inilitaire produirait sur l’opinion å Paris, en France, et en Europe. Nous verrons qu’il lui arrivera de sacrifier dans une certaine mesure le général au souverain et de préparer ainsi son échec militaire et sa chute du trone. L’état de son année élle-méme aurait du aussi l’éclairer.
Elle ne valait plus l’armée de 1801 å 1807. A l’extérieur, les réfractaires étaient de plus en plus nombreux ; ä l’intérieur, la conscription commen?ait å, devenir un véri-