Napoleon 1er Et Son Temps
Forfatter: Roger Peyre
År: 1888
Sider: 885
UDK: 910
Editor Firmin-Didot et Cie
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NAPOLEON I".
l’armée s’affaiblit, sa oonstitution s’altéra. Dans l’esprit du gouvernement et devant les nécessités pressantes de la situation, les préoccupations de quantité, pour la formation des effectife, durent l’emporter sur les préoccupations de qualité. On fit de grands efforts pour retenir sous les drapeaux les vieux soldats, qui devinrent trop vieux, et pour multiplier les jeunes soldats, qui furent trop jeunes, et, å peine formås, acheminés vers les armées actives.
« On vit alors so produire de graves désordres donnant lien, le jour du combat, aux plus douloureux mécomptes. Toute armée dc cent mille bommes, lancée en ligne et disponible pour l’action, laissait derriére elle, en cheminant, une deuxiéme armée do vingt ä vingt-cinq mille hommes, formée de vieux soldats usés et indisciplinés, de conscrits affaiblis qui ne rejoignaient plus, vivaient sur l’habitant et constituaient ce que nous appelions l’armée des fricoteurs, mal désormais inévitable et incurable, et qui allait s’aggravant chaque jour. » C’était encore cependant une admirable armée, et on ne pouvait lui trouver d’infériorité sérieuse qu’en la comparant å elle-méme.
Le prestige de Napoléon était intact pour les soldats. A vrai dire c’était plus qu’un gé-néral et un souverain pour eux, c’était un dieu. Lorsqu’on le voyait passer et que de rang en rang couraient ces mots : « Le voila! » tout était oublié et la mort la plus cruelle sem-blait douce. Coignet, entendant des officiers faire quelques critiques sur l’Empereur, dit qu’ils « blasphément ». Ces sentiments devaient résister å, toutes leurs souffrances et å toutes les fautes de leur chef. « Personne peut-étre, dit Joseph de Maistre en 1813, n’a été plus å méme que moi de faire des observations directes ou indirectes sur l’esprit frangais. Jamais je n’ai pu découvrir un seul signe de révolte contre Bonaparte : « Il « est trop ambitieux ou amlitionnaire, comme disait un. soldat; s’il veut que nous nous « battions, il fant bien qu’il nousnourrisse. » Voila ce que j’ai pu connaitre de plus fort; mais jamais un mot ni un geste contre sa souveraineté. L’impression que eet homme fait sur les esprits est inconcevable. Un Piémontais prisonnier, qui était présent å la revne qui se fit avant de sortir de Moscou, m’a fait peur å moi-méme en me disant : « Lorsque je le voyais passer devant le front, mon cæur battait comme lorsqu’on a couru « de toutes ses forces, et mon front se couvrait de sueur, quoiqu’il fit tres froid.» Avec de pareils soldats, Napoléon erut tout possible.
C’est au moment ou il avait tant de raisons de se moderer, qu’il se langa dans les affaires d’Espagne, oii son ambition allait éclater dans tout son jour et ou il allait joindre la perfidie å.la violence. Les hostilités n’avaient pas cessé'Sur le continentå la paix de Tilsit. Pendant que le Czar se disposait å. abandonner ses alliés et négociait avec Napoléon, le roi de Suéde avait rompu. tout å coup l’armistice (3 juillet 1807).
« Livré å. des visions d’illuminé et fasciné par Févéque de Lunden, non moins insensé que lui, dit M. de Barante, il enrégimenta quelques émigrés franjais sous d’Aumont et appela å Stralsund Louis XVIII, qui ne pouvait rester ä Mittau depuis qu’Alexandre était en paix avec la France. Il croyait qu’å l’arrivée de ce prince, l’armée franjaise, touchce de repentir et saisie d’enthousiasme pour son souverain légitime, s’empresserait d’abandonnei' Napoléon. Il déclara lå guerre. » Elle ne fut pas lon-gue. Le maréchal Brune vint assiéger Stralsund. Les opérations, conduites avec une