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NAPOLEON Ier.
l’Empire, soit dans les limites de l’ancienneFrance, soit dans les pays récemment con-quis, l’activité était la méme. A Milan, ä Venise, ä Turin, a Florence, a Rome, ä Naples, å Amsterdam, ä Anvers, des constructions utiles ou des monuments rappellent encore les services de 1’administration frangaise (1). Partout des routes, des ponts, des canaux établis ou améliorés. Les Ingenieurs Gianella (de Milan) et Céard (de Paris) terminent en 1807 la route du Simpion. L’assainissement méthodique et d’ensemble des Marais Pontins est repris sous la direction de Prony.
Mais, parmi les travaux publics, il n’y en a pas qui interessaient plus vivemeut Napoléon que ceux des ports, a Amsterdam, aF lessingue, å Venise, ä Ancöne, au Helder, au Texel, åla Spezzia, ä Genes, sur-tout å Cherbourg et a Anvers.
A Cherbourg, les grands travaux commencés par Louis XVI, et å peu pres aban-donnés depuis 1793, avaient été repris des 1802, sous la direction de l’ingénieur Co-cliin. On s’occupa surtout de la digue. Napoléon visita Cherbourg en 1811 et oi-donna des constructions d’aprés un nouveau Systeme. Elles furent exécutées sous la direction de Lamblardie le fils, et résistérent å toutes les tempötes depuis 1813 jus-qu’ä 1853, date de l’achevement des travaux. Outre ces constructions, un port pour les vaisseaux de guerre fut creusé en moins de huit ans dans le roc vif et ouvert en 1813. Mais, de tous nos établissements maritimes, celui auquel Napoléon s’intéressait le plus était Anvers; lå, « c’était comme un pistolet chargé au cceur de l’Angleterre ». L’Angleterre ne s’y trompait pas et aucune entreprise ne l’inquiétait davantage; l’on a vu les efforts qu’elle fit en 1809 pour s’emparer des bouches de l’Escaut, mais l’échec de cette formidable expédition n’avait servi qu’ä faire mieux connaitre ä l’Europe l’importance des travaux faits å Anvers, gråce auxquels l’escadre anglaise n’avait méme pu attaquer la ville.
Le matériel naval n’occupait pas moins Napoléon que les établis-sements maritimes. Ilnoussuffira cle donnerquelquescliilhes .en 1801, la France avait 55 vaisseaux et 43 frégates; de 1801 å 1814, elle perdit 38 vaisseaux et 63 frégates, et en 1814 nous avions une flotte de 103 vaisseaux et 53 frégates, sans compter un grand nombre de vaisseaux de moindre importance. En dépit du préjugé (2), on peut dire
(1) A Venise, le Jardin public, la Grande-Rue, la seule h vrai dire, qui fut construite sur un canal par ordre du prince Eugéne et qui a quitté le nom de Via Eugenia pour prendre le nom de Via Garibaldi surtout les belles constructions qui terminérent enfin la place Saint-Marc; å. Rome, la restauration ou le déblaiement des monuments antiques, les travaux au Quirinal, etc.; å. Milan, les arenes, 1 aro du Simplon, la continuation de la cathédrale. Dans le royaume de Naples, les fouilles de Pompéi son poussées avec une activité inconnue jusque-lå, etc... . ,
(2) Il est vrai que Napoléon faisait lui-méme le silence autour de tout ce qui interessait la marine, car c’était de ce coté seulement que lui venaient des échecs.