ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
592 NAPOLEON I". gine du langage et de nos connaissances, il assimile le pouvoir social å l’autorité du pére de famille. Son style sévére, ses déductions souvent pénibles, son désintéressement des faits et des idées de son temps, l’absence de tout souci de plaire, sa répugnance pour l’esprit ou il trouve « quelque chose de satanique » étaient peu faits pour le rendte populaire en deliors de son parti. Il n’en est pas ainsi de Joseph de Maistre, qui défendait des doctrines analogues avec unéclatetune verve qui forgaient l’indifférence de ses adversaires et excitaient leur curiosité autant que leur colére. Il recherchait volontiere le paradoxe, l’extraordinaire, s’attachant particuliérement ä presenter de la maniére la plus agressive les idées qu’il savait de nature å choquer 1’opinion commune. Quand ses amis eux-mémes lui conseillaient d’adoucir certains passages, pour ne pas soulever inutilement des protestations : « Bah! disait-il, laissons-leur encore eet os ä ronger. » Les Considérations sur la France sont de 1799. Le Pape fut publié en 1809. Les lettres qu’il écrivait alors de Saint-Pétesbourg, ou il représentait le roi de Sardaigne depuis 1803, et qui sont un de ses meilleurs titres littéraires, ne furentpu. bliées que beaueoup plus tard. A coté de ces prophétes du passé, M"'c de Stael, avec un esprit aussi élevé, mais plus large, défendait les principes du gouvernement parlementaire, eb représentait l’es-prit moderne de la France, l’esprit de 1789, plutöt, il est vrai, dans ses tcndances liberales que dans sa susceptibilité démocratique. M?ue de Stael devait payer eher son opposition au gouvernement imperial, et cependant des attaques autrement graves, portées vers, le méme temps par Saint-Simon et Fourier aux bases de la société, méme teile qu’elle était constituée depuis 1789 et 1800, ne devaient provoquer aueune per-sécution. Il est vrai que les premiers écrits de ces réformateurs passérent ä peu pres inapergus. D’ailleurs l’un et l’autre faisaient appel, pour l’application de leurs théories, a la protection de l’État. Les bouleversements accomplis depuis quelques années par la Revolution et par Napoleon lui-méme pouvaient leur faire oroire qu’aucun changement n’était impossible. Il était naturel qu’aprés le mouvement révolutionnaire qui avait placé au premier rang des réformateurs improvisés, n’ayant souvent d’autres titres å l’influence que la violence et la grossiéreté, on vit apparaitre d’autres réformateurs scientifiques ayant plus réfléclii, mais n’en étant pas moins absolus et chimé-riques. Le marquis de Saint-Simon (1760-1825), qui se rattachait å la famille de l’auteur des Mémoires, et s’était distingué dans la guerre d’Amérique, ä coté de La-fayette, publiait, en 1802, son. premier écrit : Letlres d’un habitant de Geneve d ses contemporains, qui contient déjå en germe les idées développées dans son Introduc-tion aux travaux scientifiques du XIXa siécle (1808) (1) et dans son ouvrage plus considérable intitulé : De la reorganisation de la société européenne. Le socialisme, complétement aætoritaire chez Saint-Simon, est plus libéral chez Charles Fourier (1772-1837). L’année méme ou Saint-Simon publiait son premier ouvrage important, Fourier faisait paraitre sa Théorie des quatre mouvements (1808), qui contient le programme de toute sa doctrine (2). (1) Augustin Thierry, qui s’était attaché au réformateur, au sortir de l’École Normale, et prenait alors le titrede son fils adoptif, eut une grande part dans la rédaction de eet ouvrage. (2) Le titre complet est Théorie des quatre mouvements et des destinées générales. Prospectus et annonce