Napoleon 1er Et Son Temps
Forfatter: Roger Peyre
År: 1888
Sider: 885
UDK: 910
Editor Firmin-Didot et Cie
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NAPOLEON 1er.
ment le plus précieux de la premiere éoole flamande, l'Adoration de l'Agneau des freies Van Eyck, dut quitter l’église Saint-Bavon de Gand.
Le 18 brumaire an IX, fut ouvert le musée des Antiques. Au-dessus de la porte on avait placé un. buste colossal de Bonaparte; lå, se voyaient aussi des trophées glorieux. Entre autres chefs-d’æuvre, Florence avait du nous envoyer la Véitus de Médicis; Rome, le Vase Borghese, la Melpomene, le Tibre; le Gladiateur mourant et le Ménandre du Capitole, le Laocoon et surtout Apollon du Belvedere, que Fon considérait, depuis Winckelmann, comme le chef-d’æuvre de l’art. Les Romains placérent au Vatican, sur le piédestal dépouillé, une statue de Canova, le Ferske, qu’ils appelérent la Gonsolatrice. Les Chevaux de bronze de Venise furent placés sur l’arc de triomphe du Carrousel. Le Lion ailé de Saint-Marc oma une de nos fontaines.
Malgré tout ce que la conquéte nous donnait, le gouvernement enrichit le Louvre par des acquisitions, telles que, les deux Interieurs de Pierre de Hooghe, le Ban-quier et sa femme de Quentin Matzys, le Portrait de Tromp par Metzu, le Marché aux poissons d’Adrien van Ostade, des æuvres de David de Heem, d’Ommeganck, de Weenix, etc. On avait aussi recours å des échanges. Le musée Brera, de Milan, regut en 1812 cinq tableaux de l’école flamande, et nous envoya les deux Bonvi-cino, le Carpaccio, et le Beltraffio qu’on voit encore dans notre galerie.
« Paris n’était pas seul å profiter de nos conquétes artistiques. Des le 6 frimaire an VII, Heurtaut de Laneuville, dans une seance du Conseil des Cinq-Cents, avait de-mandé, au nom des commissions d’instruction publique, la fondation dans les provinces d’écoles de peinture, de sculpture et d’architecture, ainsi que l’établissement de collections d’objets d’art pres de ces écoles. Ce projet avait été ajourné, et il était réservé å celui qui avait doté la France de tant de richesses d’en faire la repartition. Pendant les demiéres années du Consulat, vingt-deux musées départementaux furent créés et regurent, de 1803 å 1805, de nombreuses toiles provenant de l’ancien Cabinet du roi, des églises de Paris et des conquétes. Plus tard, un. décret de l’Emperenr du 15 février 1811, suivi d’une déoision du ministre de l’intérieur du 21 mårs suivant, ac-corda une nouvelle livraison de tableaux å six villes de l’Empire. C’est pourquoi neuf cent cinquante tableaux sortirent du Louvre. » (Villot.) La ville de Lyon recut une des plus célébres Vierges du Pérugin, et Caen, le Mariage de la Vierge du méme peintre; Rouen, une Vierge entourée de donateurs, æuvre de l’école flamande, qui est un des plus beaux tableaux de son musée. Les départements nouveaux formés par la conquéte n’étaient pas oubliés; c’est ainsi que l’on envoya au musée de Mayence, qui le posséde encore, une Descente de croix attribuée å Jean Cousin.
Les villes dépouillées pouvaient justement se plaindre qu’on leur prit ce qui faisait leur honneur et y attirait les étrangers; mais plusieurs chefs-d’æuvre ne durent leur conservation qu’å leur transport en France, car la négligence était souvent bien grande de la part de ceux qui possédaient ces trésors. On avait notamment laissé détruire par les vers la Vierge de Foligno, de Raphael, et le Martyr de saint Pierre 2)omnw«m,duTitien(l). Cespaiineauxsupportaient äpeine la peinture préte åtomber
(1) Le Martyre de saint Pierre n’existe plus aujourd’hui. Ce tableau, quipasaait pourle plus beau de