Napoleon 1er Et Son Temps
Forfatter: Roger Peyre
År: 1888
Sider: 885
UDK: 910
Editor Firmin-Didot et Cie
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G38
NAPOLEON Ior.
Bernard. Cette æuvre est des plus populaires, sinon des meilleures du peintre.
Le Couronnement, est un de ses chefs-d’æuvre. Napoleon vint voir le tableau, suivi d’un nombreux cortége. Il l’examina quelque temps en silence, puis dit: « Cela est beau, cela est grand, l’Impératrice est bien; son attitude est å la fois simple et pleine de noblesse; cela sent toute la grandeur d’un pareil moment... » Puis faisant
deux pas en arriére : « Monsieur David, dit-il en se découvrant, je vous salue. —
Sire, répondit David, visiblement emu, j’accepte au nom de tous les artistes frangais,
le témoignage que vous venez de rendre aux arts en ma personne. » L’Impératrice
Joséphine avait lien de se féliciter de la maniére dont David l’avait représentée. On reprochait avec raison å l’artiste de l’avoir faite trop jeune : « Allez le lui dire », ré-pondit-il. Le personnage qui le premier attire le regard est bien celui de Napoléon, qui a une grandeur souveraine. Mais la figure qui mérite le plus d’admiration et est certainement une des plus belles inspirations de l’école franfaise est celle du Pape, qui
assiste comme un spectateur å la scene. Cependant David fut obligé, sur une observa-
tion de l’Empereur, de modifier d’une maniére malheureuse la figure primitive. Dans le premier projet de David, pendant que Napoléon, qui venait de se couronner lui-méme, couronnait Joséphine, David avait pensé que l’attitude qui convenait le mieux å Pie VII, qui n’avait rien å faire dans la cérémonie, était d’avoir les mains sur ses genoux. « Pourquoi done serait-il venu ? » dit Napoléon avec humeur. Dans l’exé-
cution définitive, le Pape leva le bras en signe de bénédiction, mais David eut soin de donner au geste le moins d’importance possible. Pendant son séjour å Paris, le pape Pie VII avait bien voulu venir poser dans l’atelier du peintre. Il racontait plus tard, avec une bonhomie charmante, qu’il n’était pas du tout rassuré d’abord de ce téte-å-téte avec l’ancien régicide. « Il me mettait sous clef avec lui, j’avais peur : il avait toué son roi. Qu’aurait-il fait d’un pauvre moine de papier måché (di cana-vaccio) comme moi ? »
La derniére æuvre que David exécuta en France fut le Léonidas, qui rappelait
sans affeetation les héroiques et inutiles effbrts de la Campagne de 1814. David re-
gardait la téte de Léonidas comme une de ses plus lieurenses inspirations. Aprés 1815, dans son exil å Bruxelles, il allait contribuer au réveil de l’école beige, quoique cette
école dut bientot entrer dans une voie tres differente de celles qu’avait ouvertes le peintre frangais. Que l’influence de David ait été bonne ou mauvaise, il reste un chef d’éoole, et les éléves qu’il a formås suffiraient å sauver son nom de l’oubli : Girod et, Fabre, Paillot de Montabert, Wicar, Langlois, Gros, Gérard, Isabey, Ingres, Hennequin, Leopold Robert, Granet, Rouget, Schnetz, Delescluze, Pierre Deolling-, Dubois, le Lyonnais Eévoil, sans parler de Germain Drouais, Coche-beau, Pagnest, morts trop jeunes pour avoir pu donner la mesure de leur talent.
L’école de Regnault, malgré Guébin, Robert Lefévbe, Boisselier et Blon-
del, encore moins celle de Vincent, malgré Thévenin, Meynieb, Picot, ne pou-
vaient entrer en rivalité sérieuseavec cellede David. Mais déjå, au début de l’Empire, un éléve de Regnault, Guéiun, avait ouvert mi atelier d’oü allaient sortir la plupart des
peintres célébres de la géuération. suivante. En 1797, å l’åge ou l’on débute å peine,