Napoleon 1er Et Son Temps
Forfatter: Roger Peyre
År: 1888
Sider: 885
UDK: 910
Editor Firmin-Didot et Cie
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NAPOLÉON Ier.
sujets modernes, par exemple : Napoleon recevant les clefs de Vienne. Atala inspirait plus heureusement Gautherot que les sujets militaires (Entrevue de Tilsit, Napoleon liesse ä Ratisbonne, leSerment auDrapeau). La Mort d’Atala servait aussi de sujetä Hersent (1806), plus connu par son Passage du pont de Landshut, son Abdication de Gustave Wasa. Letiiiere, qui a peint Bonaparte a Leoben, se distinguait par le sentiment tragique qu’il déployait dans les vastes toiles de Virginie et de Brutus, qui font non meins d’honneur å son talent qu’ä son désintéressement artistique. II avait pour rival dans ce genre de composition Hennequin, dont la grande toile des Remords d'Oreste eut un succes retentissant. Autant qu’on en peut juger par son tableau de Quiberon au musée de Toulouse, il est regrettable que Y Oreste ait été oublié dans les combles du Louvre au lieu d’étre mis sous les yeux du public. On petit juger, au Louvre, d’un peintre également pen connu aujourd’hui, qui fat malheureux aprés sa mort comme danssa vie, Peyron, qui aurait pu étre le rival de David et qui, l’ayant précédé de quelques années, disait qu’il « lui avait ouvert les yeux ». Peyron voulut aussi remonter å l’antique, mais par la tradition méme de notre ancienne école. Ce n’était pas une idée banale alors que de prendre Poussin pour modele; seulement, lorsque Peyron exposait en 1785 son Alceste, les Horaces de David détournaient tout lesuccés; son es-quisse de la Mort de Socrate, en 1787, paraissait en méme temps que la Mort de Socrate de David, ou le peintre se surpassait lui-méme et oü il s’inspirait aussi du Poussin. La Révolution acheva de le décourager, mais la postérité aurait pu étre plus juste å. son égard. On trouve aussi quelques souvenirs du Poussin dans les æuvrés de Lemon-nier, qui fut directeur des Gobelins.
Un peintre qui devait étre une des gloires de notre école, Ingres, n’était pas encore arrivé å forcer complétement l’indifférence du public (1). Cependant, son prix de Eome (1800) avait obtenu de Flaxmann de telles louanges qu’elles avaient excité la jalousie de David. Il avait fait aussi d’admirables portraits, Bartolini, Mme de Vau-cay, sans parler de ses sujets antiques, CEdipe et le Sphinx (1808), Jupiter et Thetis (1811.)I1 sedétachait déjade l’école dominante et, sans enrépudier tous les principes, il allait chercher directement une inspiration plus belle et plus pure dans Raphael et les contemporains de Phidias. Il ne faut pas oublier qu’Ingres fut un réfonnateiir et parut surtout tel å ses condisoiples de l’école de David. On appréciait plutöt en. lui, chose remarquable, la recherclie de la couleur locale, dont temoignent en effet Raphael et la Fornarina, Don Pedro de Tol'ede, le Duc d’ Albe, Virgile.
Celui de ses tableaux qui eut le plus de succes fut la Chapelle Sixtine, dont on loua surtout le coloris. C’est pendant cette période, qu’il faisait pour vivre, moyennant quelques éous, ces portraits å la mine de plomb qui ne restent pas un des moindres titresde gloire du peintre de l’Apothéose d’Homere. Il était plus heureux auprés des gou-vernements; Caroline Murat, reine de Naples, le protégea. On l’avait chargé dc peindre le Quirinal, ou Napoléon avait eu le projet do revenir faire un séjour. Il y peignit Ro-mulus vaingueur d'AcroneY Ossian. Il obtint dc remporter ses deux tableaux en France,
(1) Voir Henri Delaborde, Ingres, et le Reeueil des (Emres de J. Ingres, gravces au trait par Réveil et accompagnées de notices par M. Magimel.