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NAPOLEON I“.
Gérard était alors le roi des portraitistes franjais et n’avait de rival en Europe que 1’Anglais Lawrence. II tenait une place honorable parmi les peintres d’histoire, par Bélisaire, Ossian, les TroisAges, Austerlitz; cette vaste peinture, aujourd’hui å Versailles, était placée au plafond de la salle du Conseil d’Etat et accompagnée de quatre belles figures allégoriques qu’on voit au Louvre. Ses portraits, quelque brillants qu’ils soient, ne valent peut-étre pas ceux de Gros, de David ou de Prud’hon. Certains tableaus de Gérard sont å la fois des compositions et des portraits. Dans Corinne au
Fig. 275. — Intérieur de famille en 1806. Dessin de Ingres. Musée du Louvre.
cap Misene, chacun reconnut dans Oswald, Chateaubriand et dans la poétesse M“e de Stael. Avec Gérard les portraitistes ;'i la mode sont : Robekt Lefévre, Eiesener, qui ont conservé en partie leur reputation, et Kinson, justement oublié. Les femmes se distinguaient dans ce genre de peinture å la suite de Mme Lebrun, qui, revenue de l’émigration, retrouvait sa vogue et se montrait par son talent la rivale de Gérard. Åu-dessous d’elle, onpouvait citer : M,ue Benoist, Mme Vincent, Mlle Mayer, M"’e Auzou, Mll,e Hersent.
Dubost, officier du génie, trouvait aussi le temps de se faire une place honorable dans la peinture, ou le distinguait un coloris ferme et brillant, peu commun alors. On a pu voir pendant quelque temps, au musée de Périgueux, un tableau de lui, Diane et Venus, dont nous ignorons la destination actuelle. Il s’était surtout occupé å peindre des chevaux. Ce n’était pas le seul officier qui s’occupait alors de beaux-arts. Il suffit de rappeler le général Bacler d’Albe, le général Lejeune (1); mais ils traitaient
(l) Gouvion Saint-Cyr avait été peiatre; le général Franceschi Delonne, sculpteur.