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DÉCRET DE BERLIN : BLOCUS CONTINENTAL.
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« Art. 2. Tout commerce, toute correspondance avec les Iles-Britanniques sont interdits. En conséquence, les lettres ou paquets adressés ou en Angleterre ou å un Anglais n’auront pas cours aux postes et seront saisis.
« Art. 3. Tout individu sujet de 1’Angleterre, de quelque état etcondition qu’il soit, qui sera trouvé dans les pays occupés par nos troupes ou par celles de nos alliés, sera fait prisonnier de guerre.
« Art. 4. Tout magasin, toute marchandise, toute propriété, de quelque nature qu’elle puisse étre, appartenant å un sujet de I’Angleterre, ou provenant de ses fabriques, est déclaré de bonne prise.
« Art. 5 Le commerce des marchandises anglaises est défendu; et toute marchan-dise appartenant å I’Angleterre, ou provenant de ses fabriques et de ses colonies, est déclarée de bonne prise.......
« Art. 7. Auoun båtiment venantdirectement de I’Angleterre ou des colonies anglaises, ou y ayant été depuis la publication du present décret, ne sera re<;u dans aucun port.
« Art. 8. Tout båtiment qui, au moyen d’une fatisse déclaration, contreviendra å la disposition ci-dessus, sera saisi, et le navire et la cargaison seront confisqués comme s’ils étaient propriétés anglaises_______»
Si Napoléon ne pouvait souffrir de puissance neutre dans sa grande querelle avec I’Angleterre, celle-ci å son tour ne se montrait pas moins exigeante : l’Europe tout entiére, l’Amérique elle-méme, l’Église avec le Pape, tons devaient clioisir un parti ou plutot un tyran. L’Angle-terrepunit cruellement le Danemark de sa neutralité; le deuxiéme bombardement de Copenhague et la ruine de la flotte danoise firent voir au monde ce qu’il en coütait de demeurer neutre (septembre 1807).
Une pareille conduite faisait dire méme å nos ennemis « que I’Angleterre était aussi tyrannique que Napoléon sur terre, qu’elle était perfide autant qu’il était violent, et qu’entre les deux, il n’y avaib ni sécurité ni repos pour aucune nation. C’était lå le langage de nos ennemis, c’était le langage de Berlin et de Vienne. Mais chez nos amis et chez les bommes impartiaux, on reconnaissait que la France avait bien raison de vou-loir réunir toutes les nations contre un despotisme maritime intolérable, despotisme qui, une fois établi, serait invincible, n’admettrait de pavillon que le pavillon anglais, ne souffrirait de trafic que celui des produits anglais et finirait par fixer å. sa volonté le prix des marchandises. » (Thiers.)
Malgré ses victoires, il ne restait å I’Angleterre que ses rades et les iles d’Héligoland, de Sardaigne, de Sicile et de Malte. Mortier avait occupé les villes hanséatiques, dont les négociants continuaient å faire de la contrebande. L’Angleterre était obligée de clianger de poli-