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NAPOLEON Ier.
plir les vides que des conscrits, appelés méme, pour la plupart, avant Tage que la 1 o fixait, oar il yavait eu déjå plus d’ane conscription anticipée. Cette armée ne valait pas la Grande Armee de 1805 on meine celle du debut de 1812. M. Camille Rousset, dans ses Conscrits de 1813, rappelle avec raison des scenes trop nombreuses d’indisci-pline et de désordre. Mais il n’en est pas moins vrai que ces jeunes soldats, qui, sur le territoire étranger, n’avaient ä combattre encore que pour l’honneur du drapeau et pour la gloire, eurent d’abord le dessus sur des adversaires qui luttaient pour l’indé-pendance et le salut de la patrie. Cette Campagne de 1813 fut le triomphe du courage inné et de l’esprit militaire de la jeunesse frangaise. Le génie organisateur de Napoleon, servi par cette administration qui mettait en un moment donné entre les mains du souverain toutes les forces de la nation, allait en quelques mois placer une nouvelle armée sur l’Elbe.
La rapidité avec laquelle fut levée l’armée de 1813 causa l’Europe une véritable stupeur. C’était une premiére défaite pour la coalition, et elle excitait chez les alliés eux-memes autant d’admiration que de colére. 11 y avait quelques mois déjå que les conscrits de 1813, levés avant l’époque de la conscription, étaient instruits dans les dépots. Ils pouvaient former une armée de 150.000 liommes. Napoléon fit venir d’Espagne et d’Italie un contingent de 45.000 liommes qui alla rallier les débris de la Grande Armée; 10.000 liommes de garde nationale, levés pour la défense des places de l’intérieur, durent les rejoindre en vertu (Tun sénatus-consulte. Napoléon put réunir bientot 180.000 honunes et 350 canons sur l’Elbe. Les forces militaires de la France s’élevaient å 450.000 homilies. Si nous avions reculé jusqu’å l’Elbe, nous tenions encore, par les garnisons que nous y avions laissées, les places de la Pregel, de la Vistnle et de 1 Oder. Malheureusement on manquait de cavalerie; l’armée était forcée d’a-vancer au hasard, car il était impossible de s’éclairer suffisamment. Plusieurs fois, dans le cours de cette Campagne, des troupes frangaises allérent se heurter å des masses ennemies qu’on croyait plus éloignées ou plus faibles. Les batailles qu’elles gagneront ne seront que des victoires incomplétes, faute de cavalerie pour acliever la déroute de l’ennemi et lui faire des prisonniers. Le zéle des préfets im-périaux ne suffit pas a procurer les 20 å 22.000 chevaux sur les-quels Napoléon comptait au debut de la Campagne; il n’en eut que 8 å 10.000. Cependant les conscrits marchaient au feu, non seu-