Napoleon 1er Et Son Temps
Forfatter: Roger Peyre
År: 1888
Sider: 885
UDK: 910
Editor Firmin-Didot et Cie
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NAPOLEON I°r.
On parlera de sa gloire Sous le chaume bien longtemps. L’humble toit, dans cinquante ans, Ne connaitra plus d’autre histoire.
Lå viendront les villageois Dire alors å quelque vieille : « Par les récits d’autrefois, Mere, abrégez notre veille. Bien, dit-on, qu’il nous ait nui, Le peuple encor le révére, Oui, le révére.
Parlez-nous de 1 ui, grand’mére, Parlez-nous de lui... »
« Lorsque la pauvre Champagne Fut en proie aux étrangers, Lui, bi'avant tous les dangers, Semblait seul tenir la Campagne.
Un soir, tout comme aujourd’hui, J’entendä frapper å la porte.
J’ouvre : bon Dieu! c’était lui, Suivi d’une faible escorte.
Il s’asseoit ou me voila, S’écriant : « Oh! quelle guerre!
« Oh! quelle guerre! »
— Il s’est assis lå, grand’mére!
Il s’est assis lå! »
A Paris, aprés Champaubert et Montmirail, la sécurité, la gaieté méme semblait renaitre. Les nouvelles de ces victoires coi'ncidaient justement avec les derniers jours du carnaval. « On commenjait å plaisanter, dit M. H. Houssaye, ceux qui avaient envoyé leur mobilier en province ou caclié leur or dans leurs caves. On distribuait aux blessés et aux prisonniers les provisions amassées pendant les jours d’alarmes. Les plai-sirs, sinon les affaires, reprenaient. Des masques coururent les boulevards pendant les jours gras; il y eut foule aux derniers bals de l’Opéra. LePalais-Royal reprit son Diable au corps. On dansait, au Wauxhall, au bal Tarare, au cirque de la rue Saint-Honoré. Dans les salons on causait de la mort de Geoffroy, le célébre écrivain. des Debats, et du mémoire du jeune Villemain Sur les avantages et les inconvénients de la critique, que FAcadémie frangaise avaitrécemmentcouronné. MM. Aignan et Baour-Lormian, can-didats en présence, faisaient leur visite comme si de rien n’était. Dans les théåtres, ou l’on venait, comme ä la Bourse, en uniforme de garde, national, on applaudissait les couplets et les tirades patriotiqu.es des piécés de circonstance. L’Opéra donnait l'Ori-flamme; le théåtre de l’Impératrice, les Héro'ines de Belfort; les Varietés, Jeanne Ha-chette; 1’Am bigu, Philippe-Auguste; la Gaité, Charles Martel; le cirque Frangais, le Maréchal de Villars; le théåtre Feydeau, Bayard å Mézieres. La Comédie-Fran§aise annongait la Ranpon de Duguésclin avec Talma et MUe Georges. Le Vaudeville jouait l’Honnéte Cosaque de Désaugiers, satire des prétendues intentions pacifiques des souverains alliés et de la prétendue discipline de leurs soldats. »
A l’étranger, l’admiration n’était pas moindre; mais elle s’exprime différemment. Joseph de Maistre écrivait : « Aprés le congrés qui a donné å notre ami Napoléon les deux choses dont il avait le plus besoin, le temps et l’opinion, on n’a le droit de s’éton-ner de rien. Il faut avouer aussi que eet aimable bomme ne sait pas mal son metier. Je tremble en voyant les manæuvres de eet enragé et son ascendant incroyable sur les esprits. Quand j’entends parier, dans les salons de Pétersbourg, de ses fautes et de la supériorité de nos généraux, je me sens le gosier serré par je ne sais quel rire con-vulsif, aimable comme la cravate d’un pendu. »
Ces sentiments des Parisiens ne doivent pas nous étonner. Les souverains alliés eux-memes, malgré l’immense supériorité de leurs