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NAPOLEON I«
Marmont est chassé du plateau de Romainville et refoulé dans Belle-ville, tandis que Mortier reculait pas a pas dans la Villette et que le maréchal Moncey était sur le point de perdre la barriere de Clichy, malgré une défense restée justement célébre.‘Marmont fit demander un armistice au prince de Schwartzenberg. Schwartzenberg con-sentit å arreter l’attaque, mais å condition que Paris capitulerait dans la soirée, et qu’on livrerait immédiatement les hauteurs aux coalisés. Ceux-ci savaient que Napoléon accourait å marches forcées sur Paris. Ils se montrferent done faciles sur les articles de la capitu-lation, laissérent å l’armée ses armes å. condition qu’elle évacuerait Paris et promirent de laisser å la garde nationale la police de la ville, qui serait traitée avec les plus grands ménagements (30 niårs 1814).
Cependant Napoléon dans sa marche vers l’Est s’était arrété å Saint-Dizier. Ses généraux murmuraient contre le dessein qu’il avait formé et qu’ils appelaient une folie. Il ne pouvait affirmer que les armées coalisées le suivaient. Résolu å s’en assurer, il attaqua avec vigueur å Vitry la cavalerie de Wintzingerode, et, n’ayant pas trouvé devant lui de résistance sérieuse, il en conclut que les alliés étaient en march«? sur Paris. Les prisonniers ennemis le confirmérent dans cette opinion. Il revint done en toute håte sur ses pas et, apprenant en route la défaite de la Fére-Champenoise, il quitta l’armée, et, le 30 au soir, arriva å Fromenteau, le dernier relais avant d’arriver å Paris. Pendant qu’on relayait en håte å l’auberge de la Cour de France, Napoléon, qu’on ne reconnaissait pas, vit passer quelques soldats ha-rassés de fatigue et dans un affreux• délabrement. Napoléon se fit connaitre et apprit du général Belliard que Paris avait capitulé. Napoléon restait impassible; autour de lui les officiers pleuraient. Il était 10 heures du soir. En réalité, la capitulation ne fut définitive que le lendemain, Ier avril, å 2 heures du matin. Napoléon voulait rentrer immédiatement å Paris, mais Caulaincourt le retint et partit lui-méme avec Fordre d’ouvrir, s’il était possible, des négociations, afin de donner å l’armée le temps d’arriver, et, par une vigoureuse attaque sur Paris, de regagner la partie perdue. En méme temps, il prescrivait å