ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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810 NAPOLÉON I". sur les registres du Trésor frangais. Il conserverait auprés de lui 900 hommes pris å son choix dans la garde imperiale. Le titre d’Em-pereur lui serait confirmé. Marie-Louise recevrait les duchés de Parme et de Plaisance avec réversibilité å l’Autriche. Les; membres de la famille Bonaparte devaient recevoir des titres de rente sur le Trésor et Eugéne de Beauharnais un établissement hors de France. L’avenir des siens ayant été assuré, Napoléon s’abandonna ä sa douleur. Il avait vu plusieurs de ses officiers, qu’il croyait les plus dévoués, étre les premiers å l’aban-donner ouvertement. D’autres cachaient mal leur empressement ä agir de méme, Napoléon avait vivement ressenti cette ingratitude; cependant il en parlait å Cau-laincourt, le 14 avril, sans amertume; il ne se plaignait que de la dissimulation, et reportait plutot sa pensée sur les fideles. « Il est naturel, disait-il, que d’anciens mi-litaires couverts de blessures cherchent å conserver sous le nouveau gouvernement le prixdes services qu’ils out rendusa la France! Pourquoi se cacher? Mais les liommes ne savent jamais voir nettement ce qu’ils doivent, ce qui leur est du, parler et agilen conséquence. Mon brave Drouot est bien autre (1). Il n’est pas oontent, je le sens bien, non å cause de lui, mais de notre pauvre France. Il ne m’approuve point, il restera cependant, moins par affection pour ma personnc que par respect de lui-méme. Mais Drouot... Drouot... c’est la vertu. » Ce qui lui causait une tristesse désespérée, c’était de laisser la France si petite aprés I’avoir regne si grande, de finir sa carriére par un traité ou il n’avait pu stipuler aucun intérét moral, pas méme la Conservation de la Legion d’honneur et du drapeau tricolore. « C’est lå une douleur, ajoutait-il, qui les surpasse toutes. » Et cependant, il pensait que d’autres humiliations l’atten-claient. Il connaissaib la haine dont certains départements du Midi étaient animés contre lui. Il ne craignait pas la mort, mais les outrages dont elle pouvait étre accom-pagnée (2). Ne supportant pas l’idée d’étre soumis å quelque supplice infamant, il avala une forte dose de poison, qu’il s’était fait donner par son Chirurgien Yvan pendant la Campagne de Russie, et qu’il portait toujours sur lui dans un sachet depuis qu’il avait pu craindre d’étre enlevé par les Cosaques. Mais le poison, trop ancienne-inent préparé, avait perdu. de sa force, et d’ailleurs l'estomac déjå. fortement atteint de Napoléon ne put le supporter. Les vomissements le sauvérent. « Le destin en a dé-cidé, dit-il. Il faut vivre et attendre ce que veut de moi la Providence. » (1) Il faisait surtout allusion å Berthier, le compagnon de .ses premieres campagnes, qui venait de refuser de le suivre å File d’Elbe. (2) Ces tristes prévisions n’avaient rien d’exagéré. En 1815, Blucher promettra å ses soldats de faire attacher devant eux Napoléon au gibet, et nous avons eu sous les yeux une feuille volante imprimée en Angleterre et destinée å étre criée dans les rues, oü l'on annon^ait : The last diyng speech, confession and general character of Napoleon Bonaparte, who was executed on the new high Street Birmingham. — Monday 11 avril 1814. Wadsworth, printer; Birmingham. Au-dessus se trouve une grassiere gravure repré-sentant une scene de pendaison.