Napoleon 1er Et Son Temps
Forfatter: Roger Peyre
År: 1888
Sider: 885
UDK: 910
Editor Firmin-Didot et Cie
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NAPOLEON I-'.
des habitants. Le général baron de Vincent, qui fut directeur des for-tifications de l’ile nous a laissé de curieuses notes sur l’arrivée et les premiers temps d<i séjour de l’Empereur (1).
Napoléon avait débarqué le 4 mai 1814 au soir, au son des cloches et du canon. Le lendemain, des cinq heures du matin, il est å cheval et visite les forts; il choisit sa demeure, qui n’est autre que le pavillon du génie ou loge le général Vincent. Le 6, il inspecte les mines de fer : « Tout prouve, ajoute l’auteur de ces notes, que S. M. ne peut se passer d’exercices violents, et qu’elle croit qu’å son exemple les hommes et les choses sont faits pour étre toujours en mouvement : son plaisir est de faire. aller et venir tout le monde. » Le 7 mai encore, dans une visite commen-cée å cinq heures du matin, l’Empereur a vu tous les båtiments de l’intérieur ; il a prescrit plusieurs vues économiques et dit avoir souvent observé que les tournées du matin lui valaient ordinairement un million.
Alors commencent ces longues conversations qui, plus tard, å, Sainte-Héléne, seront l’unique consolation des tristes soirées d’exil. Le reste de son temps est oc-cupé par les soins du gouvernement de son petit Etat. Il ordonne la construction des routes, des quais, des magasins, des fortifications, conclut un traité de com-merce avec Livourne, en. négocie un autre avec Génes. Il augmente le bataillon de 600 grenadiers et chasseurs, que lui a accordé le traité de Vienne, d’environ 100 cavaliers, 20 marins, 60 Polonais, trois compagnies de tirailleurs corses de 100 hommes chacune. Il a une petite marine. Il fait occuper aux environs de l’ile d’Elbe un Hot, rocher abandonné qui servait de repaire aux Barbaresqties, qui étaient alors l’effroi de la Méditerranée. On demandait å quelques-uns de ces teri’ibles forbans s’ils respecteraient les Etats et les vaisseaux du nouveau souverain; ils ré-pondirent : « Nous ne faisons pas la guerre å Dieu. »
Napoléon suit attentivement les événements dont l’Europe est le théåtre. Il voit l’impopularité croissante des Bourbons,
Les premiers mois de 1815 se passent dans l’attente de leur chute qu’il prévoyait : sa seule crainte était que cettc révolution ne tournåt pas å son profit. Chaque jour, le congrés de Vienne semblait appro-cher de sa fin; les projets qui se tramaient contre la liberté et la vie de l’Empereur pouvaient aboutir; il se décida å prévenir ses ennemis. Les préparatifs d’évasion se firent dans le plus grand secret. Profitant
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(1) Memorial de Vile d’Elbe, dans les Mémoires pour tous, t. III (1835), p. 155-*206. Les compagnons de Napoléon semblaient se résigner facilement å leur ex il. Drouot écrit, le 28 juin 1814, au colonel d’artillerie Marin-Dubuard, dans une lettre que nous avons sous les yeux : « Nous sommes ici tres bien et je m’y piais beaucoup. L’ile d’Elbe est tres agréable, les habitants sont bons, doux, aimant les Frangais. Porto-Ferrajo est sans contredit la garnison oü j’ai trouvé le plus d’agrément. )) Le 16 oc-tobre, il écrit encore : (( Je me piais toujours beaucoup dans l’ile et je serais l’homme du monde le plus heureux si je n’étais pas éloigné de mes anciens et bons camarades. »