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NAPOLEON I°r.
Alors commenga cette marche sur Paris qui est un des faits d’armes les plus prodigieux de la carriére de Napoléon. Le commandant d’Antibes n’avait pas répondu å ses sommations; il se mit en marche im-médiatement, évitant la plaine, dont les habitants, depuis longtemps hostiles å la Revolution, lui auraient å coup sur résisté. Le maire d’un des premiers villages qu’il rencontra lui avait dit : « Nous commen-cions å étre tranquilles, et vous allez de nouveau tout bouleverser. »
Fig. 352. — Vue de Porto-Ferrajo. Gravüre du temps.
Lorsque Napoléon était dans tout l’éclat cle sa puissance, ne voyant autour de lui que des adulations que Louis XIX avait åpeine connues, il demanda un jour : « Que pensez-vous qu’on dira de moi lorsque je serai mort? » Et commechacun cherchaitune réponse flatteuse : « Vous n’y ctes pas; on dira « Ouf! ». Au lieu de gagner la grande route de la vallée du Rhone par Marseille, il prit la route de la montagne å travers le Dauphiné, qu’il pensait lui étre dévoué et ou il avait l’avan-tage de ne pas rencontrer de troupes considérables avant Grenoble.
La plus grande rapidité était la condition du succés : il fallait frapper les esprits et nepas laisser le temps au gouvernement cle la Restauration et aux partisans du Roi de Rome, — que l’Empereur craignait trés fort