EFFORTS DES ROYALISTES. — NEY REJOINT NAPOLEON. 821
5 mårs, quand Napoléon. était å Sisteron. Le gouvernement royal convoqua les Chambres et répondit aux proclamations déclamatoires de l’Empereur par d’autres qui ne l’étaient guére moins : « Napoléon Bonaparte, disait Louis XVIII, est déclaré traitre et rebelle pour s’étre introcLuit å main armée dans le département du Var. » Il était enjoint å tous de lui « courir sus et de l’arréter ». Les adhérents (( dudit Bonaparte » devraient aussi étre poursuivis et traduits comme lui clevant un conseil de guerre. Ces menaces restérent sans effet : Napoléon avangait toujours. Le comte d’Artois, envoyé å Lyon tandis que le duc d’Angouleme se portait de Bordeaux sur Nimes et que Ney re-cevait le commandement de la Franche-Comté, le comte d’Artois put bientöt s’apercevoir de l’inutilité d’une résistance. « Allons, camarade, dit-il dans une revue å un sous-officier du 13° dragons, crie : Vive le Roi! — Non, Monseigneur, cela ne m’est pas possible; si je criais quel-que chose, ce serait : Vive VEmpereur! » Le 10 mårs, Napoléon ar-riva å Lyon; il venait de faire en deux jours, entouré de troupes et d’une foule enthousiastes, le chemin cle Grenoble å Lyon. Tandis qu’il entrait dans la ville au milieu des cris de joie de la population, le comte d’Artois, suivi d’un seul garde national å clieval, prenait å la håte la route de l’exil. Quelques heures aprés, l’Empereur venait occuper å l’archevéché 1’appartement nierne que le prince avait abanclonné (1).
Maitre de la seconde ville de France, assuré dés lors d’avoir pour lui la plus grande partie de l’arinée et le peuple, å qui l’attitude du nouveau gouvernement avait fait craindre le rétablissement de l’ancien régime, Napoléon put faire acte de souverain et reprenclre l’exercice du pou-voir que la défaite lui avait arraché depuis un an. Neuf décrets, pré-parés a l’avance, furent publics. Outre cle nombreux changements dans tout ce que la Restauration avait rétabli, ils pronongaient la dissolution des Chambres, motivée sur l’illégitimité cle leurs pouvoirs, comme sur les actes nombreux de trahison dont elles s’étaient rendues coupables vis-å-vis de l’Empire déchu; enfin une réunion ex-
(1) Le ton des journaux de Paris indiquait les progrés de Napoléon : (£ Buonaparte est débarqué au golfe Juan. » — « Grenoble a ouvert ses portes au general Bonaparte. » — « Napoléon a fait son en-trée å Lyon. » — (( S. M. VEmpereur est descendue au palais des Tuileries. ))