Le Guide Remboursable, Paris 1900

184 EXPOSITION UNIVERSELLE DE IQOO d’élégance sobre, mais tres caractéristique, qui attirent et amusent l'ceil du voyageur. On retrouve lä les pignons élancés, les tourelles ä cuivres dorés, les toitures å briques rouges, la discrete polychromie des facades de bois. Est-ce Nuremberg? Est-ce Heidelberg? On ne sait pas au juste, mais on est vraiment en Allemagne, quand on contemple ce pavillon confortable,- pittoresque et cossu. L’Alle- magne a un joli « pignon )) sur (( la rue des Nations )). L’empereur Guillaume II a tenu ä donner å ce Pavil- lon une destination spéciale. Il est comme la synthése de la culture allemande intellectuelle et morale. C’est dire que l’art du Livre et tout ce qui se rattache aux arts graphiques est réuni, classé, démontré dans le pavillon allemand. C’est aussi un (( Musée social )), puisque y sont représentées toutes les æuvres d’initia tive privée qui ont pour objet l’amélioration du peuple et le bien-étre des travailleurs allemands. Ce musée social occupe la plus grande salle du rez- de-chaussée. Au premier étage sont les salons de reception du commissariat allemand, mais ces salons sont aussi une exposition retrospective de l’art fraii- $ai's ! C’est lå encore une idée personnelle de l’Empereur. Il a fait choisir les meilleurs tableaux de maitres fran- ?ais qui ornent les chateaux de Berlin et de Potsdam, et les a confiés, pour six mois, å (Exposition. Wausau, I aneret, Chardin décorent done les salons, en comp.'.- gnie de tapisseries et de meubles également frarujais puisque Frédéric les avait fait exécuter pour Potsdam