Monuments Scandinaves Du Moyen Age
Avec Les Peintures Et Autres Ornements Qui Les Décorent
Forfatter: N. M. Mandelgren
År: 1862
Sted: Paris
UDK: Folio 72(48)Mandelgren, N.M.
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AVANT-PROPOS
Durant les voyages que j’ai faits, dans l’intérêt de mes études artistiques, en pays étrangers, de i839 à 1843, mon attention a été attirée sur l’indifférence
dont l’histoire de l’art en Suède était l’objet, comparativement aux travaux du même genre faits dans d’autres contrées. Cette remaraue m’a nrl ■ '
tout par l’illustre professeur N. Hœjen, de Copenhague. Elle m’inspira l’idée de me livrer à des recherches à cet égard, lors de mon retour en Suède Te ne
tardai point à m’apercevoir que pour obtenir des résultats de quelque importance, je serais obligé de faire de longues courses dans mon pays. A la demande
de l’Académie de (Histoire des lettres et des Antiquités de Suède, les moyens de continuer mes recherches me furent accordés. Dès i85o mes collections
étaient assez riches pour me permettre de montrer clés spécimens des diverses périodes de l’art en Suède. C’est pourquoi je fis un voyage à Berlin afin de
me consulter avec les artistes et les antiquaires qui s’étaient occupés des mêmes matières. Je me trouvai à la même époque en relation avec la Société ecelé
siastique de Londres, qui voulait publier mes travaux. Malgré l’intérêt quelle leur portait, ses ressources ne le permirent nas fvov nos 3 '
En 1802, je fis de nouveau un voyage à l’étranger, avec l’intention d’y chercher les moyens de publier mes collections. AI. le professeur Hœj
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en
dans les Mémoires de la Société des Antiquaires du Nord un avis (voy. n° 7) auquel la direction de cette Société se joignit (voy. n° 8)
ien inséra alors
En 1854, je vins à Paris pour l’impression des planches en couleur. En 1855, j’eus la satisfaction de faire paraître, à Copenhague, la première livraison
de mes Monuments Scandinaves. M. F. Kugler, dans la Gazette allemande des beaux-arts (voy. n° 9), le Gentleman s Magazine de Londres (voy n° 10) les
Annales archéologiques de Didron (voy. n° 11), l’Académie de peinture et la Société des artistes de Dusseldorf (voy. n05 1a et i3), émirent un avis favorable
En i85G et 18.57, je fis des voyages en Suède et en Danemark pour compléter mes collections. En i858, le nombre des souscripteurs était encore insuffisant
Le remarquable ouvrage de M. de Mercey : Études sur les beaux-arts depuis leur origine jusqu'à ce jour, et la Notice de M. Mérimée sur les peintures de
léglise de Saint-Savin, étant un témoignage de 1 accueil que la France ne cesse de faire à toute œuvre utile aux progrès de l’art et de la science je revins à
Paris. Mon attente ne fut pas trompée : la lettre de Son Excellence le Ministre d’État (voy. n° i4), celles de l’Académie impériale des beaux-arts, de
M. Ingres (voy. n03 15 et 16), en sont la preuve.
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S. M. 1 Empereur a daigne agreer la dédicacé de mes Monuments Scandinaves (voy. n° 17).
La seconde livraison parut en iSjg, et lut jugée favorablement par MM. Ch. Blanc (voy. n° 18) et Jubinal (voy. n0 ig).
Sur la proposition de M. Lindgren, docteur en théologie et député à la Diète suédoise de 1860-1861, cette dernière a souscrit à ma publication, par déci-
sion spéciale ratifiée par le Roi (voy. n° 20).
La troisième livraison a paru en 1861. Des avis favorables ont été émis par les Académies des beaux-arts de Madrid et de Florence (voy. n08 21 et 22), de
Rome (voy. n” 23), de Vienne (voy. n° de Munich (voy. n» a5), d’Anvers (voy. n° 26), la Société des Antiquaires du Nord (voy. n° 27), et la Commission
des monuments historiques au Ministère d’Etat (voy. n° 28).
La quatrième, la cinquième et dernière livraison ont paru cette année.
C’est avec une profonde reconnaissance que j’offre, en terminant, l’expression de ma gratitude à toutes les personnes qui ont bien voulu encourager et
soutenir mon œuvre.
N. M. MANDELGREN.
1.
Extrait d'une lettre de M. N. Hœjen, professeur de l’Académie des beaux-
arts de Copenhague.
Le nombre des églises décorées de peintures, et portant leur date, que
la Suède possède, est véritablement remarquable. Nous sommes pauvres
sous ce rapport en Danemark. Je me réjouis de votre zèle, et ne doute pas
qu’avec votre persévérance et habileté à reproduire avec une si scrupu-
leuse fidélité les monuments de l’art de la peinture, vous ne parveniez au
but de vos efforts.
2.
.Fai eu l’occasion de voir quelques-unes des peintures murales recueillies
par M. Mandelgren (de Stockholm) dans les vieilles églises du moyen âge
en Suède, et copiées sur place. Je ne connais pas les originaux ; mais en
comparant ces dessins avec ceux du même genre que nous possédons ici,
on conclut que ces copies sont faites avec application, amour, fidélité, et
dans le style de ces peintures murales. Je désire, dans l’intérêt de l’his-
toire de l’art, que ces copies, qui font honneur au pays où se trouvent
leurs originaux, soient bientôt connues du public, ce qui pourrait avoir
lieu avec une dépense comparativement modique en employant la litho-
chromie.
Berlin, 12 janvier 4851.
Le Directeur général du Musée Royal,
Olfeks.
3.
Les travaux de M. Mandelgren, relatifs aux peintures murales des
siècles précédents que la Suède possède, sont du plus haut intérêt pour
l’art et son histoire, parce qu’ils représentent avec soin et consciencieu-
sement le style des originaux, autant que j’ai pu m’en assurer en les com
parant avec les tableaux du même genre que je connais.
La publication des copies de M. Mandelgren est donc fort désirable non
seulement dans l’intérêt de l’art, mais encore dans celui du pays qui
possède les originaux; elles contribueraient à sa gloire. En donnant avec
plaisir ce certificat à M. Mandelgren, je souhaite de cœur à son entreprise
le succès qu’elle mérite à un si haut degré.
(Sceau du Musée.)
Berlin, 20 janvier 1851.
J, Schlesinger.
Professeur royal et restaurateur de la galerie de peinture
du Musée royal de Berlin.
4.
M. Mandelgren, peintre suédois, a entrepris, avec le secours de son
gouvernement, des voyages considérables, pour rechercher les monuments
de Fart que la Suède possède. Il a découvert ainsi une grande quantité de
fresques indiquant, sans interruption, le développement de Fart dans ce
pays, depuis le milieu du xni6 siècle. Elles étaient jusqu’ici presque in-
connues aux savants, aux.artistes, aux amateurs suédois. Ces peintures
étaient, comme c’est si souvent le cas chez nous en Allemagne, recou-
vertes d’un épais badigeon, qu’on a pu cependant enlever facilement.
M. Mandelgren a copié ces peintures avec toutes les particularités du
style, et les couleurs qui étaient conservées. Il nous a montré, pour en
prendre connaissance, une série de dessins représentant des peintures du
xiiic jusqu'au xve siècle, d’une importance particulière.
François Kugler.
(Gazelle allemande des arts du 27 juillet 1850, n» 29,
publiée à Berlin.)
5.
Extrait de la Revue mensuelle ecclésiastique de Londres, des mois d'août et
octobre 1850.
Août.
« La délibération sur la convenance de publier quelques fresques sué-
doises envoyées par M. N. Mandelgren a été différée. »
Octobre.
» On a décidé de proposer à la Société des antiquaires la publication
des fresques de M. Mandelgren. »
6.
Société ecclésiastique de Londres.
Monsieur,
J’éprouve un grand plaisir à vous informer que le comité de noire
Société a parcouru avec un intérêt très vif les dessins relatifs aux fresques
des églises suédoises, présentés à la Société par M. Mandelgren.
Le comité pense que la publication de ces dessins serait fort à désirer,
non-seulement pour leur valeur intrinsèque et leur rareté, mais aussi
parce qu’ils ouvrent une route tout à fait nouvelle aux recherches de l'ar-
chéologie.
Avant d'avoir vu ces dessins, le comité ne se doutait pas que le déve-
loppement des arts, par rapport à la décoration des églises, avait suivi
en Suède la même marche que? dans les autres pays de l’Europe.
J’ai l’honneur, etc.
Benj. Webb.
7.
Extrait des Annales de la Société royale des antiquaires du Nord
1 852-1 854, page 307.
M. N. Mandelgren a bien voulu nous montrer la collection des dessins
qu’il a faits pendantses voyages en Suède, d’après les anciens monuments
de ce pays, et leurs ornements intérieurs. Cette collection se divise en
deux parties : les églises et les châteaux. La première est incontestable-
ment la plus riche, et, quoique l’artiste se soit occupé principalement des
églises de villages, on y trouve des dessins dignes d’attention. Les églises
de bois suédoises nous offrent des spécimens de la manière dont la^con-
struciion des voûtes en charpente s'y est perfeclionnée dans les xni0 et
xiv” siècles. On trouverait difficilement ailleurs, et à une époque aussi
reculée, des voûtes de bois semblables à celles des églises d'Edshult et
d’Amenehærads-Rôda. Quant aux fresques, ornements intérieurs de ces
églises de villages, on est surpris de rencontrer au moyen âge et au com-
mencement des temps modernes une pareille collection de peintures dans
une contrée aussi éloignée du siège principal de l’art. Ces monuments
sont d’autant plus importants, qu’on peut y suivre jusqu’au xvie siècle la
route que l’art de la peinture a suivie au nord des Alpes, et le caractère
particulier du peuple et du pays où ils existent.
Les plus anciennes de ces peintures sont celles de l'église de Bjeresjœ
près d Ystad; elles sont probablement du xin0 siècle, peut-être de sa pre-
mière moitié. D’après les dessins deM. Mandelgren, leur exécution, dans
les parties les mieux conservées, est tellement soignée, qu’elles méritent, à
juste titre, une place parmi les restes peu nombreux des fresques d’une
époque aussi reculée des pays étrangers.
Dans le chœur de l'église d'Amenehærads-Rôda, il y a des peintures
dont le caractère s’accorde avec la date de 1322 indiquéesur l'inscription.
La ræl principâle offre des peintures moins sncieunGS, 6t cjui sppsrtiGnnont
au XVe siècle. 11 est curieux de comparer ces deux parties entre elles et
ia plus moderne avec les peintures de l’église de Risinge, qui paraissent
avoir été exécutées avec plus de netteté et de soins, mais appartenant à la
même période. A Floda, à Tegelsmora, le style des peintures, les cos-
tumes, les armes et autres objets du même genre, rappellent qu’on est
arrivé en -1500, même un peu en avant, et qu’on approche de l'époque
ou la réforme devsit donner uiæ tout autre apparöncc aux églises Ce
changement s’est opéré lentement en Suède, et M. Mandelgren mérite nos
remercîments pour le zèle infatigable avec lequel il s’est livré à la re-
cherche des peintures murales et de voûtes jusqu’à une époque plus rap-
prochée. 1
J ai fait mention plus haut de quelques irrégularités de ces fresques ; je
vais en donner plusieurs exemples. 11 est remarquable que Jonas sort, non
pas d un monstre marin du genre des dauphins ou purement fantastique,
mais d’une baleine assez heureusement caractérisée. Du côté opposé, on
voit sainte Marguerite entortillée dans la queue du dragon infernal; saint
Olaf est représenté combattant les démons, selon la légende populaire ;
Ogier le Danois, Burman, Didier de Berne et Vidrik sont "roupésavec
David et Goliath.
Il s’y trouve aussi des singularités qu'on ne peut attribuer à la nation,
et qui, cependant, sortent du cercle le plus ordinaire des représentations
de ce genre : le Credo de Grenna et de Rôda, qui nous montre Dieu le
père comme créateur et conservateur, nous rappelle son plus colossal
représentant du tableau du Campo-Santo de Pise. Je citerai encore l'allé-
gorie des Vertus ou Gloires victorieuses de l’arc de triomphe de Bjeresjoe,
et colle do ki Vie avec ses tentations et son salut, qui sc trouve dans l é(rliso
de Solna. °
Ce coup d’œil jeté sur une partie seulement de la collection de M. Man-
delgren donnera une idée de sa richesse, de son étendue. Le gouverne-
ment suédois a accordé un secours à cet artiste, qui s’est acquitté de sa
tâche avec un zèle remarquable et succès, malgré les difficultés qu’il a
eues à surmonter. Il est heureux que cette entreprise ait été commencée
et poussée aussi en avant, à une époque où la Suède possède encore tant
de restes précieux d’une époque écoulée; mais elle n’aura toute son im-
portance qu’au moment où elle sera connue d’un plus grand nombre.
Un juge compétent en ces matières, le professeur F. Kugler, dit, avec
raison (Gazette allemande des arts, 1850, n0 29), que cette publication
fera honneur à la Suède, ces monuments rendant témoignage de l’affinité
remarquable qui unit, par l'intermédiaire de FÉglise, toutes les branches
de la civilisation du moyen âge.
Les peintures de Bjeresjoe ont, pour nousautres Danois, un intérêt par-
ticulier, car elles font aussi partie de nos monuments historiques, el ré-
pandent une vive clarté sur ce qu’étaient les décorations peintes de nos
églises, à une époque sur laquelle nous ne possédons que des notes écrites
peu nombreuses et vagues. N. Hœjen.
Copenhague, G septembre 1852.
8.
Au nom de la Société royale des antiquaires du Nord, son vice-prési-
dent M. L. M. Wegener, et son secrétaire M. C. C. Rafn, ont déclaré
dans un certificat daté du 9 septembre 18S2, s'en rapporter entièrement
à l’avis émis par M. le professeur Hœjen, historiographe des arts, si par-
faitement à même d'émettre un jugement à cet égard.
9.
Extrait de la Gazette allemande des beaux-arts du 14 juin 185S.
Noub ayras déjà parlé précédemment (1850, n° 29) des travaux da
M. Mandelgren, de ses recherches et copies, concernant les anciens mo-
numents de I art en Suède. Le soin consciencieux avec lequel il a procédé
a celte entreprise a mis en lumière un monde artistique depuis longtemps
dispam et. resté inconnu jusque-là. La publication des travaux de
■ 1”a'’(JÇieren parut d’aulant plus désirable, qu’on n’avait pas encore en
buede fixe son attention sur ces œuvres de l’art dans ce pays. M Man-
delgron comble donc un vide important de l'histoire de Suède locale. La
première livraison de son œuvre est maintenant sous nos veux. Le style de
ces dessins peut être considéré comme byzantin. Quelques particularités
ne se montrent que dans des parties isolées ; elles indiquent dans l’orne-
mentation, ainsi que dans certaines singularités, la forme ou plutôt le jet
des murs à l’époque du style roman, qui s’est fait connaître chez, nous dans
la peinture murale de la fin du xnc siècle et de la première moitié
du xine. La composition allégorique du cintre, au-dessus de l’arc des
parois du chœur, rappelle un peu la composition symbolique remarquable
des voûtes de l’église de Shwarzrheindorf à Bonn, Dans les couleurs,
surtout sur les murs, dominent les tons tranchés avec des réminiscences
byzantines frappantes. En revanche, le fond, derrière la composition, est
d’un bleu passablement énergique avec un large cadre vert, manière d’ar-
rangement indiquée souvent dans les peintures allemandes de la fin de
l'époque romane, dans les miniatures (par exemple, dans ta haute Bavière),
et sur des peintures murales de l’église de Saint-Nieolas à Soest, dans le
baptistère de Saint-Gercou à Cologne, et ailleurs.
François Kugler.
10.
Extrait d’un article du Gentleman’ s Magazine (Londres), I rclivr., juin 1 855,
p. 611, concernant les monuments Scandinaves du moyen dge.
Tous les amis des souvenirs de l’antiquité nous saurons gré d'avoir
attiré leur attention sur ce splendide et magnifique ouvrage : il ouvre un
champ entièrement nouveau de l’art au moyen âge. La première livraison
contient le plan el les fresques de la vieille église da Bjeresjoe en Scanie,
province autrefois danoise, et se compose de huit planches dont trois en
couleur, et ornées d'or comme les originaux. Le style en est byzantin et
les peintures datent du xne et xni° siècle. La publication de M. Mandel-
gren se distingue par son exactitude, le soin que l'auteur y a mis; elle est
accompagnée d’un texte explicatif en français. Les architectes, les peintres,
les artistes, y trouveront des matériaux inattendus d’une époque pendant
laquelle peu de monuments de ce genre existaient. Les églises du Nord
ont beaucoup de points de ressemblance avec l'art britannique; on a né-
gligé jusqu’ici d’en faire connaître les détails ; ils sont presque’inconnus
en Scandinavie, à plus forte raison dans l’Europe occidentale. La coura-
geuse entreprise de M. Mandelgren mérite donc d’être encouragée et
soutenue.