Monuments Scandinaves Du Moyen Age
Avec Les Peintures Et Autres Ornements Qui Les Décorent

EGLISE DE BJERESJOE. Cette église est située dans le bailliage de Malmœbus, arrondissement de Herrestad, dans le diocèse de Lundà trois quarts de mille' d’Ystad, à quatre milles et demi de Lund , et à proximité du grand chemin qui relie ces deux villes. Planche I. Les figures -1—1-1 représentent diflerentes parties de l’église. Fig. 1, plan des bâtiments avec échelle pour les figures l, 2, 5, un cent vingt-huitième de la grandeur réelle. Les constructions les plus anciennes de l’église sont indiquées par une teinte foncée. La face extérieure des murs est composée de grès, et l’intérieur d’un blocage en granit, excepté la tour, dans la composition de laquelle est entrée aussi de la pierre calcaire. Le ciment est un composé de chaux et de sable argileux (voy. 1’1. Il, fig. ö AA). Les constructions postérieures, indiquées par une (einte plus claire, sont en briques ou en granit. A indique le chœur (les points indiquent le plein-cintre), B, la nef avec ses pilastres; ses voûtes de croix et de côté sont indiquées par des lignes pointées. D, étage inférieur de la tour avec escalier conduisant dans la partie supérieure. Les ouvertures visibles des murs latéraux de la nef ont été faites lors de la construction des annexes. Fig. 2, coupe de l’édifice sur la ligne 1K. Fig. 5, façade nord avec appendice moderne. Fig. 4, profil de la plinthe extérieure du mur de circonférence. Fig. 5, détail de la corniche du chœur. Fig. 6, profil de la corniche de la nef. Fig. 7, profil de celle du chœur. Fig. 8, profil de la niche du chœur. Fig. 9 et 10, face et coupe d’urnes d’argile contenues dans la voûte du chœur et de la niche; les urnes ressemblent pour la couleur et la cuisson à celles qu’on trouve dans les tuinulus. Fig. I l, couvercle en chêne d’un quart de pouce d’épaisseur fermant l’ouverture des urnes. L’échelle est d’un quart de la gran- deur réelle. Les ouvertures des fenêtres et des portes, à l’exception des deux de la tour, sont d’une époque plus récente. Fig. 42, plan de l’église de Stora-llerrestad, dans le même arrondissement, à un mille nord-est de Bjeresjœ. Les fondations en ont été commencées, dit-on, en 1102 (v. la lettre de l’archevêque Birger du 20 mai 1518). Fig. 15, plan de l’église de Tryde, arrondissement d’Ingelstad, fondée en 1160 (v. Histoire artistique de la Scanie, par Brunius). Les rapports que ces trois plans ont entre eux rendent témoignage de l’origine simul- tanée des édifices, qui n’ont été placés sur cette planche que pour constater l’àge de Bjeresjœ. Planche II. Fig. 4 et 2, plan et face du chambranle de la porte sud de la nef, à l’extérieur de la grande ouverture (v. 1’1. I, fig. I). Les échelles de cette planche sont comptées par aunes suédoises2, et, sur la première planche, par pieds. Fig. 5 et 4, profil et face des couronnes de l’arc de triomphe. Fig. 3, coupe du chœur, ligne N O du plan. 8, B, B indiquent la position des urnes dans la voussure; elles sont sur cinq rangs, avec un intervalle de 45 centimètres entre chaque urne. Un rang est au milieu de la voussure, un à chaque pignon et un à chaque corniche de la voûte du couronnement. On peut conclure de la correspondance de leur position que ces urnes sont au nombre de 40 à 50. Sur la même planche est le contour de la peinture intérieure de l’arc de triomphe, représentant, sous forme d’allégorie, la Foi, le Doute, le Remords et la Prière; plus la perspective de la face intérieure de l’arc de triomphe, de l’intérieur de la nef, et de l’étage inférieur de la tour. Fig. 6, la niche du chœur de l’église de Lœderup, située à deux milles est environ de Bjeresjœ. Sur celte planche se trouve une peinture couverte d’une mince couche de chaux à travers laquelle les couleurs se faisaient jour; les auréoles et les encensoirs sont en relief. M. le pasteur Ekdahl de Stockholm a dit à l’auteur qu’il avait vu sur cette peinture, en faisant des recherches historiques, dos inscriptions dont les caractères étaient parfaitement analogues à ceux des inscriptions du xiiic siècle. PL III. Peinture intérieure de l’arc de triomphe, où se trouve représenté, sous forme d’allégorie, le triomphe de la Vertu sur le Vice. La plus grande de ces figures est de un huitième de la grandeur réelle. PI. IV. Croquis d’après la peinture du mur septentrional du chœur; un dixième de la grandeur réelle. 1’ 1. V. Peinture de la voûte du chœur entre les corniches; grandeur un dixième. PI. VI. Croquis d’après la peinture du mur méridional du chœur; grandeur un dixième. 10, VII. Croquis d’après la peinture de la niche du chœur. Fig. i et 2, forme des caractères des légendes a et b, qui contenaient seules des inscriptions lisibles. 1’1 . VIII. Détails d’après la peinture de la niche du chœur, indiquant le style et la disposition des couleurs. Observations. — 1° Quand le crépi a été mis sur le mur et la voussure, on a eu soin de le polir avec un 1er lisse tandis qu’il était à moitié sec. La surface du mur, lorsque l’auteur l’a vue, était encore très-unie, et avait la teinte indiquée sur les planches IV, V, VI, VII. —2° Pour tracer le dessin avant l’application de la peinture, on s’est servi d’une couleur rouge comme celle du dessin des planches. Elle avait pénétré plus profondément dans les places où le mur était endommagé, comme si elle avait été mise tandis que le mur était encore humide. — 5° Les auréoles,, les couronnes, les ornements sur le collet et les manches des vêtements, la chaussure, les pommeaux de selle, les poignées des glaives, les pommes de l’arbre sont en relief afin d’en rehausser l'effet. — 4° Cette peinture à la détrempe avait en plusieurs places conservé sa dureté et son éclat primitifs après l’enlèvement de l’enduit de chaux qui la couvrait. — ô° Une explication détaillée de la peinture du chœur est superflue, car chacun verra facilement, en jetant un coup d’œil sur la planche V, que le milieu représente un arbre généalogique de la Bible, les planches 1 (iig. 2), V, VI, le côté sud où se trouvent des sujets tirés de l’Ancien Testament, et les planches IV, V, le côté nord consacré au Nouveau Testament. —G" Dans la partie inférieure de la niche du chœur, il y a aujourd’hui une porte à la place où était autrefois une petite fenêtre; de chaque côté sont représentés six apôtres. En haut de la voussure on voit Jéhovah, la sainte Vierge, saint Jean et les quatre Evangélistes. Les inscriptions des médaillons ne sont pas assez lisibles pour en tirer un sens quelconque. — 7° En comparant ces peintures avec celles d’autres monuments du xnie siècle, il ne reste aucun doute sur leur âge. Le mille suédois vaut deux lieues et demie. Soixante centimètres font une aune suédoise ; le pied suédois se compose de trente centimètres, et le pouce de deux centimètres et demi. PARIS. — IMPRIMERIE W. REUQUET ET C", RUE GABA5C1ÈKE, 5.