Rapport géneral de la section francaise

bataille (car une Exposition esl toujours line Bataille pacilique) pour la pure gloire; vons serez au milieu de gens qui savent ce que c’est que Ie travail, qui comprennent les intéréts, qui soul experts dans l'artde conquérir des marches et de les garder. II vous faudra done faire lä-bas, si cola esl possible, beaucoup mieux que vous n'avez fail partout ailleurs. Je suis convaincu que, de Londres, vous ne rapporterez pas moins de distinctions, de diplomes el de médailles, que des au tres Expositions. Mais laissez-moi vous dire ici qu’il ne suflil pas d'avoir des diplomes, des médailles el des croix, qu’il ne suflil pas, dans cos tournois pacifiques, de retenii* (attention des Jurys el des concurrents qui ont lulle les uns et les untres d esprit, devaleur, de mérite, de I’emporter par le choixdes produits exposes, il faul encore, il faut surtout, que ces Expositions aienl un lendemain. Je voudrais pour ma part, lorsque nous faisons, a la fin de l’aiinée, le bilan de nos exportations el de noire commerce extérieur, (pie la supériorité qui s allirrne, pour I’industrie et le commerce francais, dans les Expositions, s’aflirmåt egalenieiit dans nos statisliques ; c’est un concours universel qui esl ouvert; il y faul de I’elTort, du travail, de la perseverance, l iiigéniosité <1 esprit dont je parlais lout ä l'heure, des ressources sans cesse renouvelées et une volonté infatigable ; je voudrais done (pie nos industriøls et nos commercanls, qui font lånt d’efforls dans les Expositions pour re in port er ces diplomes cl ces croix, en fissent de plus considerables encore pour que, lorsque vienl le moment ou chaquepays publie les statisliques de son com- merce comme des bulletins des victoires remportées, des bénélices reali- ses, noire pays thit le premier rang comme il le lient dans les Expositions. Ce resultat depend beaucoup plus de vous, encore, que du Gouverne- ment : je ne crois pas, en maliere industrielle el commerciale, å (influence excessive du ressort administratif el gouvernemenlal. Tout å l'heure, M. Maguin me lelicilait de ce que j'avais fail pour (Exposition de Milan et pour d’autres ; eh bien, ce dont je me fais gloire, ce n’est pas d’avoir lail beaucoup, mais c’est au conlraire, si je puis ainsi dire, — ceci ;i l air d'un paradoxe, — d’avoir fail tres pen. J ai vu que j’avais affaire ä des homines <1 initiative qui savaienl agir par eux-memes, qui se trouvaient a leur place veritable, qui avaient les compétences voulues, et mon effort a consislé ä ne point gener, par des manifestations a cole, par des initiatives qui auraient pu clre quelquefois inopportunes, par des procedures compli- quées, par des instructions dont n’avaient que faire les homines que je voyais accomplir leur besogne beaucoup mieux que je n’aurais pu les aider par mes instructions. Si vous avez réussi par voire seul efforts Milan, vons réussirez ä Londres, oil I intervention du Gouvernement esl purement ollicieuse; mais, si vous réussissez par voire soul effort dans des Expositions de celle nature, ou la concurrence esl grande et redoulable, il faul réussir aussi stir le grand marché mondial, il faul y faire primer vos produits, el il faul les y faire primer en les laisaul acheler.