ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
46 que, à toute la grande famille indo-européenne, par la configu- ration de ses vases, tel était notre but. Certes, il est des arguments d’un autre ordre d’idées qui sont bien plus concluants que les nôtres, mais chacun apporte sa pierre ; ne nous occupant que d’un détail, la nôtre ne pourrait être que petite. Au coursier vigoureux les lourds fardeaux, les pesantes assises ; à la fourmi le brin d’herbe. Nous avons vu la coupe, l’urne, transportée d’Asie, d’Afrique sur le sol armoricain et britannique ; nous avons rencontré le chef de famille, versant sur la tombe des siens, comme dernier souvenir, avec le même vase, la libation sacrée sur la terre du Nil ainsi qu’aux rives de la Seine (1). Un autre type commun nous reste à examiner sommairement, c’est la gourde. La gourde, ce vase des voyageurs, dernier lien de fraternité, qui rattache entre eux ceux qui partent pour ne plus se revoir; la gourde, image du soleil, image du nimbe, qui entoure la figure rayon- nante des êtres divinisés, Vichnou dans l’Inde, en Egypte Osiris ou Patch ; en Grèce le divin Phœbus, l’éclaireur le plus idéalisé des temps qui ne sont plus. Que d’enseignements à prendre dans ce que l’on veut appeler une fable, et ç^ui n’était qu’une allégorie, qu’un symbole perverti dans la suite par les explications intéressées des prêtres et des princes des prêtres (2). La gourde, elle est en Gaule, au musée de Troyes (3), sembla- ble à celle qui pend au côté des derviches, semblable à celle que l’on retrouve à Rhodes, ornée de sphinx à têtes d’hommes, ac- compagnés de signes inexpliqués, semblable à celle des Grecs Campaniens; tantôt munie de ses anses, tantôt creusée par le milieu, tantôt mariée à une autre gourde, comme dans les vases sacrés des tombeaux du Pérou (4). Mais il est temps de sortir des origines. L’enfant est devenu homme. La forme des vases s’accentue dans le pays de France. Des caractères s’y mêlent aux orne- ments. La pensée du peuple se dégage et s’exprime. La faïence parlera haut plus tard: la poterie bégaye déjà. Écoutons ce qu’elle va nous dire. Jamais nation n’a possédé, malgré les différentes invasions qu’elle a supportées, une ténacité de caractère aussi profonde que la nation française. Ce n’est pas à nous à en chereher les causes. (1) A propos des vases à libations que nous avons publiés dernièrement et des rapprochements que nous avons faits entre celui de Paris, celui d’Étrurie et celui d’Égypte, on nous communique une explication que nous nous hâtons d’accepter, et en remerciant son inventeur. « Vous avez parlé du lotus, coupe de la fleur ouverte, prise sur le Nil, offerte au soleil, donnant ainsi l’origine problématique du premier sacrifice, il m’a semblé apercevoir dans vos notes rapides, sur ce sujet une indica- tion d’un culte dont l’étude est trop négligée de nos jours par les savants pudibonds. Est-ce que le vase que vous publiez plus tard, ne se rattacherait pas, par sa forme très-accusée de Pistil, à la même origine naturelle, et n’y voyez-vous pas une confirmation du système, que voua semblez vouloir af- firmer et soutenir ? » Certainement, et cette ingénieuse remarque nous persuade plus que ja- mais, « de l’origine naturelle » comme dit notre correspondant, des cultes, des cérémonies funèbres, de bien autre chose encore et de la poterie gau- loise en particulier. (2) Voir la magnifique interprétation que Delacroix donne de son sujet du grand plafond d’Apollon au Louvre. (3) Nous publierons plus tard quelques-unes de ces gourdes. (4) Les gourdes accolées du Pérou, sont ordinairement percées d’un trou en sifflet, on y verse de l’eau qui, pénétrant par un conduit d'un vase dans l’autre, chasse l’air et produit un sifflement plaintif. On sait la superstition gauloise des âmes voltigeant sur l’eau, superstition commune rà la Grèce (la barque de Caron). Quand il y a un mort dans une maison, dans bien des contrées de la France, on renverse lea vases qui contiennent de l’eau. Le Romain l’a pénétrée de part en part, il a conquis ses villes, il a dominé ses campagnes, il s’est transplanté pour ainsi dire sur la terre des Celtes, rien n’y a fait. Le barbare s’est répandu sur ses vallées mystérieuses, a gravi ses sommets solitaires, renversant, pillant, ravageant, détrui- sant tout sur son passage. Semblable au rocher que frappe le vent du nord, et sur lequel la vague furibonde jette ses flocons d’écume, le Gaulois a vu pas- ser le barbare, puis après la tempête, rejetant en arrière sa che- velure libre, a dressé de nouveau la tête. Le Franc est venu, le plus terrible de tous. Nous ne reviendrons pas sur ce que nous en avons dit plus haut. Mais que l’on nous demande à l’heure qu’il est ce qui reste da- vantage dans nos cœurs, ou de l’amour puissant de la liberté et des tendances de nos aïeux des forêts des Carnutes et de l’Arver- nie, ou des goûts aristocratiques (on sait ce que nous voulons dire par aristocratiques) et dominateurs des bandes de Clovis et de Mérovée ? La réponse, vous l’avez déjà faite. Après le Franc vint le Maure, au temps de Charles Martel. Après le Maure l’Anglais, à l’époque du Prince Noir et de la guerre de cent ans. Après l’Anglais, l’Espagnol et la Ligue. Après, qui sais-je en- core. Et la Nation, comme on disait au dix-huitième siècle, est restée et restera toujours la nation. Pour revenir à la céramique, une curieuse remarque, c est qu’aux temps de l’invasion romaine, à Tépoque où les cohortes de César dominaient tout, important partout l’art des Grecs, car en leur qualité de guerriers ils n’en avaient même pas de per- sonnel, les potiers de Lyon, de Belgique et de Séquanie, au lieu d’imiter, perfectionnaient en le simplifiant cet art lui-même si avancé. (Fig. 43, 44, 45, 46, 47.) Ils lui firent parler une langue inconnue, et retrouvèrent en lui ses traces de parenté avec l’Egypte. Nous allons esssayer de le faire comprendre. Henri eu Cleuziou. (La suite au prochain numéro.} EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 GALERIE DE L’HISTOIRE DU TRAVAIL. FRANGE Les peuples barbares qui, au cinquième siècle, détruisirent l’empire romain, n’apportèrent avec eux aucune notion des arts ; ces hordes sauvages étouffèrent donc pour longtemps tout germe de civilisation. Aussi, l’époque franque ne nous montre-t-elle que des échantillons de vases, d’une forme rudimentaire, d’un travail grossier, ornés d’engravurcs du dessin le plus primitif; des épées de fer dont les poignées sont brutalement serties de feuilles d’or; çà et là, quelques pièces de bronze : des boucles de ceintures, des agrafes, quoique inférieures comme fonte, laissent voir quelques vestiges dégénérés de l’industrie gallo-romaine ; tout témoigne de l’état de barbarie dans lequel l’art resta pro- fondément enseveli jusqu’au règne de Charlemagne. Ce grand homme eut la prétention de faire revivre l’empire