L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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1-5*
L’EXPOSITION DE PARIS
monde, le grand équatorial de (Observa-
toire établi au sommet du mont Hamil-
ton, en Californie, vient d’ètre dirigé sur
notre voisine la lune et a permis d’en
prendre d’admirables photographies. Ces
photographies directes de l’astre lunaire,
prises à l’aide d’un objectif de 91 centi-
mètres d’ouverture libre et de 15 mètres
de longueur focale, mesuraient originaire-
ment 13 centimètres de diamètre et ont
pu être considérablement agrandies, jus-
qu’à 60, 80 et même jusqu’à plus d’un
mètre de diamètre. Les moindres détails
do la topographie lunaire s’y révèlent
avec une netteté parfaite. Il y a notam-
ment une vallée dans les Alpes lunaires,
qui s’y voit admirablement : on en dis-
tingue jusqu’aux rochers éboulés au fond
de la vallée et qui en obstruent l’en-
trée.
Les cirques, les cratères, les lits et les
rivages des anciennes mers, les crevasses,
y sont visibles comme les fleuves, les
lacs, les champs et les bois de notre pla-
nète vus du haut d’un ballon. Ces photo-
graphies seront précieuses pour décider
si des changements arrivent encore
actuellement à la surface de ce petit
monde, qui nous parait presque mort.
La durée de pose de ces photographies
n’a été que d’une seconde. Elles mon-
trent le globe lunaire tel qu’on le verrait
d’une quarantaine de lieues.
On aura sous les yeux, à l’Exposition,
d’autres photographies astronomiques,
des morceaux du ciel étoilé, des amas
d’étoiles, des nébuleuses, des taches so-
laires, des planètes ; mais celles que nous
venons do signaler seront certainement
les plus intéressantes.
Ces grands instruments de l’astronomie
contemporaine, ces lunettes de 15 et
18 mètres de longueur, ces télescopes
non moins immenses qui rapprochent
les astres à portée de la main, pour
ainsi dire, n’ont pu, naturellement, être
transportés à Paris. Ils sont installés à
demeure fixe, sous des coupoles tour-
nantes, en Californie, à Nice, à Pulkova
en Russie, à Washington, à Melbourne
en Australie, à Parsonstown en Irlande.
On n’a pu, en quelque sorte, qu’en offrir
un tableau par les dessins elles photogra-
phies, une réduction par quelques modè-
les ; mais on a fait une chose excellente
pour rilistoire du travail : on a réuni là
tous les modèles anciens qui sont conser-
vés à l’Observatoire de Paris et qui
représentent les progrès de l’astronomie
depuis les temps les plus anciens.
Dirigez-vous, dans le Palais dos Arts
libéraux, vers un pavillon orné d’un
grand nombre d’inscriptions, parmi les-
quelles vous lirez : Galilée dirige vers le
ciel la première lunette : 1611. (Ne pre-
nante un télescope Foucault, un cercle
de .Tamin pour mesurer les azimuts et la
polarisation, un héliostat de Janssen,
divers genres de prismes, etc. M. Arthur
Lévy expose surtout ses excellentes
jumelles; M. Molteni, ses appareils de
projection et de photographie.
Dans la classe XVI, voisine de la pré-
cédente, on remarquera les globes terres-
tres, les cartes célestes et terrestres,
astronomie, cosmographie, géographie
d’Ehrard, Delagrave, Bertaux et autres
éditeurs spéciaux. Dans l’exposition de
M. Bertaux, signalons des appareils fort
intéressants imaginés par M. l’amiral
Lejeune pour relever la position des as-
tres, le navisphère de M. de Magnac
adopté par la marine de l’Etat, des appa-
reils cosmographiques démonstratifs; les
globes de la Lune et de Mars, la grande
carte générale de la lune de MM. Gaudi-
: bert et Fenet, le planisphère céleste
construit par M. Fouché, le planisphère
mobile de M. Fenet, montrant à toute
heure l’aspect du ciel étoilé, etc.
En quittant l’astronomie, arrêtons-nous
encore un instant pour prendre une idée
générale du monde que nous habitons
par l’inspection du plus colossal globe ter-
restre que-l’on ait jamais construit. C’est
la sphère au millionième installée par
MM. Villard et Cottard sous un pavillon
spécial. On peut faire le tour du monde,
du pôle sud au pôle nord, et juger de la
dimension relative de toutes les régions,
jusqu’aux moindres détails géographi-
ques. L’échelle au millionième représente,
en effet, mille mètres par un millimètre.
C’est dire qu’une ville comme Londres,
Paris, Rome, ou même simplement
Bruxelles, Lyon, Marseille, est parfaite-
ment dessinée dans sa forme exacte sur
ce globe gigantesque.
Telle est la première excursion qu’il
nous est permis de faire, dans cet immense
palais du travail visité au point de vue
général de lacontemplation astronomique.
Nous pourrions peut-être lui adjoindre
une ascension au sommet de la Tour
Eiffel, qui rendra plus d’un service dans
les études astronomiques et météorologi-
ques de la fin de ce siècle. Elle fera elle-
même de l’astronomie sans le savoir,
comme l’univers tout entier : sous l’in-
fluence de la chaleur solaire, elle sera de
quinze centimètres plus élevée pendant
les grandes chaleurs de l’été que pendant
les grands froids de l’hiver. — Mais nous
avons seulement voulu donner une idée
de ce que ce grand concours intellectuel
et artistique offrira de spécialement inté-
ressant aux amis de l’astronomie.
Camille Flammarion.
nez pas à la lettre cette inscription en
lettres d’or : elle est en erreur d’un an,
car les premières observations de Galilée
sur les satellites de Jupiter datent du
7 janvier 1610, et cette année 1610 est
chère au cœur de tous les astronomes.) •
Là, dans ce temple de 1’ « Histoire rétros-
pective du travail », vous trouverez ces
anciens instruments dont nous parlons,
notamment ceux de l’antique observatoire
de Pékin, sphère armillaire, astrolabes et
autres appareils primitifs. M. Paye avait
eu l’idée magnifique de reconstituer
l’histoire de l'ancienne astronomie, Egyp-
tiens, Chinois, Chaldéens, moyen âge et
Renaissance, y compris un astrologue du
xvii" siècle, tirant l’horoscope ! Des diffi-
cultés de détails ont empêché la réalisa-
tion de ce projet, intéressant à tant
d’égards.
L’Observatoire do Paris expose, en
dehors des vieux instruments dont nous
venons de parler, dans l’Exposition du
Ministère de l’instruction publique, les
derniers progrès accomplis par la photo-
graphie céleste.
Le Bureau des Longitudes, dans cette
même exposition du Ministère, a réuni
les principaux instruments de précision :
méridiennes portatives, théodolites, chro-
nographes, pendules pour la détermina-
tion précise de la gravité, appareils de
géodésie, la collection complète de la
connaissance des temps depuis l’origine
(212 années), les Mémoires et Annales du
Bureau des Longitudes et de l’Observa-
toire de Paris. C’est une collection aussi
intéressante que précieuse pour la
science.
Signalons, parmi les instruments, les
expositions (classe XV) des constructeurs
Gautier, Secrétan, Bardou, Molteni, Lutz,
Arthur Lévy. La maison Secrétan, dont
les ateliers sont dirigés par M. Mailhat,
expose un équatorial photographique de
quatre pouces, deux télescopes de 16 et
8 centimètres, un horizon à mercure pré-
senté récemment par M. Mailhat à la
Société astronomique de France, des
tachéomètres, des théodolites, un modèle
de l’équatorial de la tour de l’est de l’Ob-
servatoire. M. Bardou expose un grand
nombre de ces lunettes petit modèle qui
ont tant contribué à populariser la prati-
que des observations astronomiques ; un
équatorial de 16 centimètres, un nouveau
modèle d’équatorial de 108 millimètres
d’ouverture, présenté par cc constructeur
à la Société astronomique de France et
pouvant être appliqué à toutes les obser-
vations, un spectroscope et divers appa-
reils.
M. Lutz expose plusieurs modèles de
spectroscopes nouveaux pour l’analyse
de la lumière et pour la chaleur rayon- |