ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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318 L’EXPOSITION DE PARIS balcon, sert d'entrée principale : sur toute la | longueur de la façade s’étend une véranda très basse, soutenue par des colonnettes aux larges chapiteaux. Au-dessus de la véranda, de petites fenêtres avecauventet moucharabiés correspondent aux coupoles. Tout l’édifice est couronné par une double frise qui comporte de curieux détails. Dans la rotonde centrale que nous reprodui- sons en gravure avec les costumes des Indiens qui sont attachés au Palais, la Compagnie des « Thés de la Tour » a obtenu l’autorisation de faire déguster ses produits, qui commencent à j créer une concurrence sérieuse aux thés de la Chine. Les indigènes en costume national, d’une blancheur éblouissante qui fait ressortir leur teint de bronze, vendent dans les boutiques et font le service des comptoirs de thés. De charmantes Anglaises offrent aux visiteurs les produits de la Compagnie et ne suffisent pas à contenter leur nombreuse clientèle, pour le moment passagère, mais qui conservera l’adresse des « Thés de la Tour » et qui se fera désormais adresser les produits directe- ment par l’Administration. 1 BEAUX-ARTS LE PAYSAN BLESSÉ Tableau de M. Brouillet. La gravure de notre première page repré- sente un drame aussi simple qu’émouvant. On rapporte à son logis le pauvre diable qu’un accident a mis en danger de mort, et sa femme éplorée, les enfants, les voisines, par leurs expressions de douleur ou de curiosilé inquiète, reflètent leur pensée avec la plus vive intensité. L’émotion vous gagne et l’on s’intéresse malgré soi à ces malheureux. Il n’est pas d’acteurs aa théâtre qui vous puissent faire plus d’effet que ces figures inanimées rendues si vivantes par la science du peintre. Avec cela une couleur vraie, une composition heureuse, une exécution sans prétention, une grande correction de dessin. Telle est l’œuvre. Il n’est pas étonnant que le nom de M. Brouillet Soit désormais dans le souvenir de toutes les mémoires avec celui du Paysan blessé. POUR VOYAGER Sans presque aucune exagération, on peut en ce moment classer les articles de voyage parmi les objets de première nécessité. Le monde entier s’est mis en mouvement à cause de l’Expusition Universelle et des caravanes entières, avec ou sans chameaux, se sont dirigées et se dirigent vers Paris. Mais on n’en est plus aux temps primitifs où, pour entreprendre un long voyage, on se ceignait les reins et on se munissait d’un bâton et d’un bissac. On fait même fl du classique et légendaire sac de cuir qui recélait tant de choses variées et qui juraient de se trouver rassemblées, depuis les victuailles jusqu’aux chaussures de rechange. Maintenant, dès qu’on dépasse la banlieue, on veut avoir avec soi au moins la réduction de tous les objets usuels dont on se sert au logis pour la toilette, et, ma foi aussi, quelque peu pour la cuisine. Les industriels à l’afl'ût du goût du public, ou qui, pour mieux dire, le font naître et l’exploitent fort habilement, ont saisi le mou- vement et il est né une industrie d’ « articles de voyage » que l’on peut étudier et apprécier dans la classe 39. Tous ces produits sont telle- ment ingénieux et luxueux que cela touche à l’art. Un chroniqueur high-life vous ferait un poème en prose, — de la prose qui leur est propre, — rien qu’avec la description d’un nécessaire de voyage d’une grande mondaine ou d’un demi-castor. Déballés, tous ces usten- siles de voyage en argent, en ivoire, en cristal taillé occupent toute une vaste table; il y a de tout là dedans, de tout, vous m’entendez, sans que j’insiste. 11 y a de ces « nécessaires » — à ceux qui nagent dans le superflu — qui coûtent quatre mille francs et au-dessus, et, une fois fermés, c’est une petite valise en cuir de Russie que l’on tient aisément à la main. Moins « pschutt », mais infiniment utiles et pratiques les objets qui suivent : malles, valises, sacoches, nécessaires et trousses de voyage, couvertures, coussins, coiffures, vêtements imperméables, grappins, parasols, bâtons ferrés, — les gens dans le mouvement disent des alpen- stocks. Très intéressant à examiner, le matériel portatif destiné aux expéditions scientifiques. LA MARGUERITE DE 300 MÈTRES A Georges Clairin. L’autre jour, mon fils perspicace A vu, de ses yeux étonnés. Sous la monstrueuse carcasse De la tour Eiffel... Devinez? Une marguerite menue, Poussant, d’un air paradoxal, Dans la crevasse biscornue D’un pilier grave et colossal. Comment est-elle là? Mystère ! Un papillonnet d’Albion, Venu comme un simple notaire Pour voir notre Exposition Et nos fontaines lumineuses, Laissa-t-il, un soir de gala, Choir de ses ailes pollenneuses La graine de cette fleur-là? Alphand mit-il cette semence Sur ce gros pilier solennel, Pour faire une antithèse immense A la Hugo : poète Eiffel? Toujours est-il que, blanche et rose, La fleur croît là, sous tous les yeux. « C’est monsieur Eiffel qui l’arrose ? Demanda mon fils curieux. — Bien sûr! dis-je à mon petit homme; Eiffel prend son grand arrosoir De trois cents mètres, sans la pomme, Et l’arrose, matin et soir. — Va-t-elle grandir beaucoup? — Pense! Si lui s’en mêle?... Ah! bien, merci!... » Mon fils est sage ; en récompense Je fais pour lui ce conte-ci Qui sera, d’après mon pointage, Vrai dans quatre-vingt-dix-neuf ans, Et que les pères de cet âge Diront sans doute à leurs enfants. Donc, la marguerite menue Que monsieur Eiffel arrosait, Dressa fort sa tête ingénue Qui, d’aise et d’orgueil, se frisait. Elle devint un phénomène Et grandit tant, tant sur le sol, Qu’elle eut, au bout d’une semaine, La taille d’un gros tournesol. Et. la semaine après — parole D’honneur ! — deux ou trois mandarins S’abritèrent sous sa corolle Pour laisser tomber quelques grains. Or, cependant que vers les astres La marguerite s’élançait, Que vit-on soudain?., ô désastres 1 La tour Eiffel rapetissait, Rapetissait de jalousie! Et, dans son ascenseur Otis, Les gens sentaient, l’âme saisie, Qu’ils devenaient petits, petits... Si petits que, faisant leur lippe, Ilepp et Besson, jadis si fiers, Se prenaient pour Édouard Philippe, Et Tirard pour feu monsieur Thiers! Quelle déplorable équipée f De honte, Eiffel en trépassa; Berger en devint fou; Coppée Dit, en vers : « J’avais prévu ça! » Et, dans l’orgueil de sa victoire, La fleur prit un nouvel élan, De sorte qu’elle eut, dit l’histoire, Trois cents mètres au bout de l’an ! Et, du fond des deux Amériques, Du Brésil, du Guatemala, Des moucherons rastaquouériques Accoururent pour voir cela. Des coccinelles, sous la lige, Vinrent tout haut s’extasier, Puis prendre, de peur du vertige, Des ascenseurs Combalusier ! Et le soir, sur les monts Karpathes, Las de chanter. « Tu-tu-lu-lu I » Des grillons, tout droits sur leurs pattes, Se disaient entre eux : « La vois-tu? » Tandis que, par les nuits féeriques, Très fier, un ver luisant veilleur, Projetait des feux électriques Du sommet de l’énorme Fleur! Et la tour de fer, ridicule, Dépérit tellement, dessous, Qu’elle eut bientôt l’air minuscule D’une tour Eiffel de deux sous ! Bref, l'autre jour, le ministère A dix centimes l’adjugeait Au baby d’un lord d’Angleterre — Pour équilibrer le budget. Jean Rameau. BEAUX-ÄRTS LE RÉCIT Tableau de M. L. Couturier. C’est un souvenir de la guerre de 1870-71 que M. Couturier a évoqué avec un grand sentiment de vérité et avec beaucoup d’art. Si le sujet n’est pas émouvant comme laplupart deceux que l’artiste se plaît à reproduire, il n’en est pas moins sympathique. Le récit de ce blessé qui oublie son mal pendant qu’on le panse, et qui raconte, sans êti e ému, les dangers qu’il vient de courir, est encore un acte de courage dont nos soldats comme nos officiers sont coutumiers eu campagne. 11 s’agissait de grouper autour du conteur des écouleurs, faire parler l’un et donner del’intérêt à ses paroles par l’attitude de son entourage. L’artiste s’en est admirablement acquitté et a