L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
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M. ALPHAND
Notre Exposition do 1889 aura pour
exécuteur principal M. Alphand. dont
nous publions le portrait, et qui est un
des hommes les plus distingués de notre
pays.
M. Charles-Adolphe Alp liai ul, ingénieur
et administrateur, est né à Grenoble
(Isère), le 26 octobre 1817. Il entra à
l’Ecole polytechnique en 1835 et en sortit
en 1837 dans los Ponts et Chaussées. En-
voyé à Bordeaux en 1839, il fut chargé,
pendant quinze ans, des ponts, des che-
mins de fer et des landes et fut nommé,
on 1843, ingénieur ordinaire des Pouls et
Chaussées.
Au mois de novembre 1854, il fui
appelé à Paris, où il reçut le titre d’in-
génieur en chef des embellissements
de cette ville. Il eut successivement la
direction des services des promenades et
plantations, del’éclairage, des concessions
sur la voie publique et des voitures publi-
ques. Le service des promenades et
plantations, le plus important de tous,
comprend les bois do Boulogne et de
Vincennes qui ont été transformés en
parcs, les buttes Chaumont soumises
ensuite à la même métamorphose, les
Champs-Elysées dessinés en jardins, tous
les squares créés dans les anciens et nou-
veaux quartiers, toutes les promenades,
les pépinières et serres de la ville de
Paris, les cimetières, les boulevards, les
quais et fontaines monumentales, en un
mot les divers travaux qui ont le plus
contribué à transformer l’aspect de l’an-
cien Paris.
Lors de l’Exposilionuniverselle de 1867,
M. Alphand fut chargé de l'importante
opération de nivellement du Trocadéro
dont il employa les terres à remblayer le
Champ de Mars ; il conduisit les travaux
avec une incroyable rapidité.
Plus tard, les pelouses établies sur les
pentes du Trocadéro et encadrant un
escalier monumental furent, en 1872,
remplacées par des jardins anglais qui
ont fait place eux-mêmes aux construc-
tions de l’Exposilion universelle de 1878
dont les jardins furent aussi l’œuvre do
M. Alphand.
Ce remarquable ingénieur, pendant sa
résidence à Bordeaux, avait fait partie du
conseil municipal de cette ville, puis
avait été élu membre du conseil général
de la Gironde par le canton de Coutras,
et réélu jusqu’à la fin de (Empire. Après
le 4 septembre 1870, il conserva ses
fonctions de directeur de, la voie publique
et des promenades de Paris, cl fut chargé
par le génie militaire de fermer les forti-
fications et d’organiser un corps de génie
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auxiliaire pour la défense des abords de
la place.
Après la guerre, nommé, par décret
de M. Thiers, directeur des travaux de
Paris, il s’occupa à faire disparaître aussi
rapidement que possible les traces des
deux sièges et repeupla le bois de Bou-
logne avec des arbres empruntés aux
forêts deScnart et de Fontainebleau.
A la mort do M. Belgrand, on 1878,
la direction des eaux et égouts fut réunie
à celle des travaux de Paris, et l’ensemble
constitua entre les mains de M. Alphand
le plus important service de la préfecture
de la Seine. Dans ces multiples et diffi-
ciles fonctions, M. Alphand a su garder
toute l'initiative compatible avec le con-
trôle incessant d’un conseil municipal
élu. Il a été nommé inspecteur général
de première classe des Ponts et Chaussées
par décret du 3 mai 1875. Décoré de la
Légion d’honneur au mois d’octobre 1852.
il a été promu officier en décembre 1862
et commandeur le 30 juin 1867. Il a reçu
en outre do nombreuses décorations
étrangères.
Comme souvenir dos grands travaux
exécutés sous ses ordres, AI. Alphand a
entrepris une somptueuse publication
intitulée les Promenades de Paris; cet
ouvrage, en deux volumes in-folio illus-
trés de gravures et de chromolithogra-
phies, contient une très intéressante
étude historique sur les jardins depuis
l’ancienne Egypte et la Chine jusqu’à nos
jours.
Sa verte et robuste vieillesse n’a pas
reculé devant les fatigues d’une nouvelle
entreprise plus gigantesque que les pré-
cédentes, celle, de l’Exposilion de 1889, à
■laquelle il apporte une activité extraordi-
naire, une surprenante fécondité de res-
sources.
Cet homme éminent a droit à la recon-
naissance, non seulement de lu population
parisienne, mais du pays tout entier.
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RAPPORT
DU DIRECTEUR DÉS TRAVAUX
AU MINISTRE DU COMMERCE
Voici l’analyse succincte du rapport général
de fin d’année que M. Alphand, directeur des
travaux de l’Exposilion, vient de remettre à
M. Pierre Legrand, ministre du Commerce.
Après un court préambule, M. Alphand rappelle
au ministre qu’au chapitre 2 de son article 1er le
bugdet spécial de l’Exposilion affecte une somme
dè 20 millions aux constructions.
La répartition de celte somme, dit-il, plu-
sieurs fois modifiée au cours des travaux, por-
tait sur cinq paragraphes. Soumise en dernier
lieu, au mois d’août 1888, à la commission de
contrôle, qui lui donnait alors son approbation,
cette répartition se décomposait ainsi :
| 1. Palais des Beaux-Arts et des
Arts libéraux, galeries Rapp
et Desaix...............fr. 6.372.484 47
| 2. Palais des Machines__________ 7.233.384 4ü
| 3. Galeries des Expositions di-
verses.................... 5.786.406 S2
| 4. Nivellement général et réseau
d’égouts................... 524.847 61
| 3. Réserve spéciale............. 82.876 9-i
Soit................fr. 20.000.000 00
Et le directeur des travaux passe immédia-
tement au détail de ces paragraphes.
§ 1er — PALAIS DES BEAUX-ARTS ET DES ART LIBÉRAUX
En tête de ce chapitre figure un tableau
détaillé des opérations et dépenses faites jus-
qu’au 31 décembre dernier. A la suite de cet
exposé M. Alphand rappelle au ministre, en
commentant les dépenses faites, que les fonda-
tions de ces palais étaient terminées dès 1887.
Les travaux, considérables, ont marché avec
rapidité. Un fait regrettable s’est produit, mais
dont l’importance a été exagérée. M. le directeur
des travaux rappelle alors l’accident arrivé il y
a environ deux mois. Par suite d’un décintre-
ment trop hâtif, un des pylônes et l’arc de la
partie centrale, au porche intérieur de la galerie
Desaix, se sont écroulés.
Étant donnée l’impossibilité d’exécuter l’hi-
ver les travaux de maçonnerie nécessaires,
M. Alphand a modifié légèrement cette partie
de la construction. Ainsi que nous avons pu
l’annoncer déjà, il a prescrit la suppression de
toutes les maçonneries supérieures à la ligne
horizontale passant par l’intrados des voûtes, et
leur remplacement par des poitrails en fer et
des pièces de bois, auxquels seront attachées
les décorations de terres cuites. Rien ne sera
changé dans les dispositions arrêtées concer-
nant les pieds-droits qui forment culées de voûtes.
Toutes les maçonneries restant à exécuter seront
établies en briques de Vaugirard et mortier de
ciment. En outre, le renforcement de tous les
pylônes conservés, et le dérasement des maçon-
neries, à partir de la hauteur indiquée, sont
prescrits. Les maçonneries qui eussent été sus-
ceptibles de gêner les installations étant termi-
nées, ces modifications n’entraveront en rien la
marche des autres travaux.
Il reste à exécuter les porches des galeries
Itapp et Desaix donnant sur les jardins et sur la
Seine. La décoration extérieure des dômes com-
porte le remplissage des pylônes en fer limitant
les façades de chaque travée, par des panneaux
en terre cuite surmontés d’un cartouche émaillé;
la construction d’une balustrade courant tout
le long du palais, à niveau du premier étage;
au-dessus de la baie vitrée qui éclaire le pre-
mier étage, celle d’une frise et, plus haut encore,
celle d’une nouvelle balustrade en terre cuite
formant couronnement. C’est à ces travaux que
les ouvriers sont occupés en ce moment. Les por-
ches extérieurs ont aussi leurs particularités- une
balustrade a remplacé l’attique; les niches ont
disparu, et clans l'axe des pieds-droits se trou-
vent des vases. Quelques maçonneries inache-
vées font encore obstacle à leur mise en place,
qui n’a, d’ailleurs, aucune action sur le sort des
installations.
M. Alphand donne ensuite au ministredes dé-
tails sur la construction métallique. 11 dit le
nombre et la dimension des fermes employées,
et fournit quelques renseignements techniques
sur le montage. L’ensemble des constructions
peut se terminer par n’importe quel temps,
sans nuire aux installations intérieures. La
couverture de l’un des dômes est terminée.
Celle de l’autre l’est à demi. La vitrerie, pour le
palais des Arts libéraux , est complètement