ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES i63 L’Arcade et les Musées du Palais du Cinquantenaire Depuis quelques années Bruxelles s’est embelli d’un monument nouveau, qui manquait à sa beauté et qui nous semble le digne couronnement de sa splendeur actuelle : nous voulons parler de l’arcade du Palais du Cinquantenaire, qui domine de sa masse imposante et gracieuse tout à la fois le Parc qui l’entoure, les édifices qu’il abrite. Elle ferme la perspective entrevue de la rue de la Loi et, par ses trois larges baies entr’ouvertes sur un horizon nouveau, elle ressemble à une grande porte ouverte de la ville sur la campagne ensoleillée et, si l’on songe à l’idée qui présida à sa construction, à une grande porte ouverte sur l’avenir. Cet arc de triomphe est un symbole de paix. Jadis les monuments de ce genre rappelaient aux peuples et aux nations des expéditions guerrières, des victoires sanglantes. Scipion l’Africain, le premier, voulut y graver les souvenirs de ses gloires. Drusus, Titus suivirent son exemple et l’arc du Carrousel fut édifié pour éterniser la mémoire des guerres napoléoniennes. L’arc de triomphe du Cinquantenaire ne commémore aucun de ces fastes guerriers; il symbolise la puissance et l’activité d’un peuple industrieux, il est élevé à la gloire d’une nation éprise de progrès, à son Roi, aux conquêtes pacifiques qu’il fit au Congo. C’est un monument triomphal de gloire et de paix tout à la fois. Un architecte français le construisit il y a environ quatre ans. Une somme de dix millions fut affectée à ce travail. L’oeuvre ainsi produite est de proportion imposante et cependant elle n’a pas le caractère austère et grave des monuments simi- laires. L'artiste qui la conçut la voulut pour ainsi dire gracieuse et légère dans sa majesté. Il s’inspira des meilleurs exemples de l’architecture de la Renaissance, mais il ne se borna pas à une servile imitation. Une élégance française toute moderne se mêla à la gravité un peu froide encore des œuvres qui l’inspirèrent. Sa solennité n’a ni emphase ni prétention. Elle semble bien destinée et à laisser passer sous ses voûtes protectrices les foules de la grande cité, les équipages mondains et les cortèges officiels, symbole de modernisme, de richesses et de grandeur qui n’emprunte au passé que la conception artistique. Nous l’avons dit, l’arcade monumentale n’est pas l’imitation servile des arcs de triomphe anciens. Ceux-ci étaient généralement formés d’une ouverture très élevée avec deux autres ouver- tures beaucoup plus basses. Il semblait que l’une d’elles, la plus majestueuse, fût seule destinée à laisser passer le triomphateur, tandis que les basses ouvertures étaient réservées à la foule vulgaire, à la plèbe sans gloire. Le symbolisme de la démo- cratie moderne se retrouve dans l’œuvre de Girault, qui par ses trois baies égales en largeur donne libre accès à toutes les classes unies de la nation. L’arcade de M. Girault fut à son début l’objet de quelques critiques. Comme il est d’usage dans notre pays, on s’ingénia, non sans quelque mes- quinerie, à découvrir des défauts ; des loustics pleins d’humour mais ignorants reprochèrent à l’architecte d’avoir placé trop de statues au sommet de son œuvre et plaisamment déplo- rèrent la mésaventure de ce qu’ils appelaient des ouvriers oubliés par l’entrepreneur au dernier étage de l’arcade. Ces aristarques au petit pied avaient oublié ou ignoraient que Palladio peupla ses monuments d’un monde d’allégories et de statues. Qu’ils aillent à Vicence notamment admirer ses œuvres : ils verront que M. Girault en l’imitant sur ce point ne fut point mal inspiré. On critiqua aussi la disproportion avec le monument des statues placées sur socle au bas des piédroits; ce reproche était en partie justifié. La perspective que l’œil en reçoit à une grande dis- tance n’est certes pas heureuse; cette dispropor- tion disparaît cependant pour le spectateur placé aux pieds de l’arcade. En somme, le détail d’un monument ne doit pas être jugé et apprécié à distance; c’est à proximité que son effet se produit. Un reproche plus sérieux fut adressé à M. Girault, c’est de ne pas s’être aperçu que le plan du dernier étage de l’arcade se confondait horizontalement avec celui des halls voisins. Il en résultait qu’à quelque centaines de mètres d’éloi- gnement les lignes ne se différenciaient plus et que l’arcade ressemblait à un pont réunissant les deux corps de bâtiment. L’effet principal disparaissait ainsi. Il y avait là un défaut grave, incontestable, auquel il fallait remédier, de crainte d’enlever à ce superbe monument sa raison d’être. La difficulté était grande cependant de rac- corder, en les séparant, l’arcade et les halls voisins. Plusieurs projets furent présentés et discutés. On songea un moment à démolir com- plètement les vastes constructions qui entouraient ’œuvre de Girault et à es réédifier ailleurs. Les frais eussent été énormes. On y renonça. C’est alors que l’architecte élabora un plan ingénieux qui, d’une part, débarrassait l’arcade des édifices parasites et, de l’autre, parvenait à harmoniser l’architecture de pierre de l’une avec la structure de fer des autres. Les divers détails de ce plan, qui montre la souplesse de l’artiste, ont été publiés récemment