Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
204
L’EXPOSITION DE BRUXELLES
Louvain. — Vue générale
L’UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN0
Dans le courant de l’été de 1833, les évêques
belges, réunis à Malines, sous la présidence de
leur primat, Mgr Sterckx, résolurent de profiter
de la liberté, récemment garantie par la Cons-
titution, pour fonder un établissement libre
d’enseignement supérieur, destiné à former à la
science les jeunes générations catholiques. Par
lettre collective du 14 novembre 1833, le corps
épiscopal pria sa Sainteté le pape Grégoire XVI
de bien vouloir lui accorder l’approbation néces-
saire et un bref pontifical, daté du 13 décembre
suivant, érigea canoniquement la nouvelle uni-
versité.
De par sa fondation même, l’université catho-
lique se présentait avec un caractère tout spécial,
qui devait lui donner une place à part parmi
les établissements d’enseignement supérieur.
L’université de Louvain est nettement confes-
sionnelle ; elle adhère avec une respectueuse
soumission à tous les enseignements de l’Eglise
catholique, « parce que, comme disait le recteur
Laforet, elle sait que ces enseignements, écho
fidèle de la parole de Dieu, sont l’expression
souveraine de la vérité ». L’université catho-
lique est donc la vivante et fière démonstration
de l’union, de la foi et de la science. Soixante-
quinze années de vie intellectuelle intense, le
développement continu des institutions et des
programmes académiques, les succès éclatants
remportés par les étudiants dans les concours
officiels, tant en Belgique qu’à l’étranger, la
haute considération dont le monde savant en-
toure les œuvres des maîtres, prouvent, une fois
de plus, que, loin de craindre la science, la reli-
gion favorise, encourage et bénit les efforts
de la raison.
L’université, ainsi constituée par les évêques,
est restée sous leur haute direction et ne dépend
que d’eux seuls. Absolument indépendante de
(1) Article publié par la Vie intellectuelle à l’occasion
des fêtes célébrées pour commémorer le soixante-
quinzième anniversaire de la fondation de l’Université
de Louvain.
tous les pouvoirs publics, elle ne touche aucun
subside de l’Etat et doit trouver dans la géné-
rosité des catholiques belges les ressources
nécessaires à sa vie et à son développement.
L’enseignement que, depuis soixante - quinze
années, elle a répandu généreusement sur des
milliers et des milliers de jeunes têtes n’a
pas coûté un centime aux contribuables et a
rendu au pays d’inappréciables services.
L’université de Louvain a donc une physio-
nomie propre, toute spéciale, qui est, à la fois,
son honneur et sa force.
*
* *
L’épiscopat avait chargé un jeune savant
d’Heidelberg, M. Arendt, de lui soumettre une
notice détaillée sur l’organisation des universités
allemandes et s’était fortement inspiré de ce
travail pour la rédaction des statuts organiques
et des divers règlements de l’université catho-
lique. Sauf en ce qui concerne les grades acadé-
miques et les matières enseignées, ces règle-
ments ont été peu modifiés et ont ainsi prouvé
leur sagesse par leur durée même.
Il serait long et fastidieux d’en rappeler ici,
même d’une façon sommaire, les principales
dispositions ; contentons-nous de résumer les
statuts organiques du 11 juin 1834, base de
la constitution universitaire.
A la tête de l’université se trouve un recteur
magnifique, nommé et révocable par les évê-
ques. Il a rang de vicaire-général. Il a pour
mission de veiller aux progrès de l’enseignement
et à la discipline universitaire et est tenu de
présenter chaque année un rapport au corps
épiscopal. Le vice-recteur l’aide et le supplée
au besoin.
Le nombre des professeurs n’est pas limité, il
est proportionné aux exigences de l’enseigne-
ment, en vue d’une parfaite organisation de
l’institut universitaire.
Le corps épiscopal nomme les professeurs sur
la proposition du recteur. Ils sont divisés en
ordinaires, extraordinaires et agrégés.
Les professeurs sont répartis en facultés ; les
ordinaires élisent, chaque année, leur doyen. Les
facultés ont, entre autres missions, celle d’éta-
blir le programme, sous réserve d’approbation
rectorale.
Les doyens forment, avec le vice-recteur, le
conseil ordinaire du recteur, dit conseil rectoral,
qui se réunit à des époques déterminées. Dans
les circonstances exceptionnelles, ce recteur peut
convoquer tous les professeurs, dont la réunion
forme le Sénat académique.
*
* *
L’université catholique s’ouvrit le 4 novembre
1834. Son siège avait été primitivement établi à
Malines ; elle ne comportait que la première
année de cours de trois facultés : celle de théo-
logie, celle de philosophie et lettres et celle
des sciences mathématiques et physiques. Elle
comptait quatre-vingt-six étudiants et treize pro-
fesseurs. Sur la proposition de Mgr van Bommel,
évêque de Liége, l’abbé de Ram, jeune ecclé-
siastique de très grande valeur, avait été nommé
recteur. Le séjour de l’université à Malines ne
fut pas de longue durée. Après la promulgation
de la loi de 1835 qui supprimait la faculté de
l’Etat, établie à Louvain par le gouvernement
hollandais, le bourgmestre van Bockel et le
conseil communal entrèrent en négociations avec
l’épiscopat et lui offrirent la jouissance de tous
les locaux de l’ancienne université, devenus pro-
priété de la ville. C’est ainsi que, le Ier 'décem-
bre 1835, l’université catholique fut transférée
au siège vénérable de l’antique Alma Mater
créée, en 1425, par le pape Martin V et le
duc Jean IV de Brabant.
Sur ces entrefaites, l’université s’était com-
plétée par la création des facultés de droit et
de médecine et avait repris les caractères du
Studium generale qui, pendant tant de siècles,
avait fait la gloire de Louvain et de la Belgique.
Le recrutement du corps académique avait été
l’objet de soins tout particuliers. Le recteur,
Mgr de Ram, avait fait appel aux savants du