ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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3i8 L’EXPOSITION DE BRUXELLES LÉOPOLD II L’Exposition vient de perdre son haut protec- teur : le roi Léopold II. Le souverain est mort vendredi matin 17 décembre à 2 h. 37, d’une embolie. Il était né en 1835 et était monté sur le trône le 17 décembre 1865. Son neveu, le prince Albert qui lui a succédé, a prêté serment devant la Chambre le jeudi 24 décembre. * * * S’il est un citoyen que le pays pleurera, c’est certes celui qui, depuis 144 ans, veillait à ses destinées, avec une conscience, une hauteur de vues, une prescience de l’avenir qui apparaîtront d’autant plus nettement que le recul du temps en mettra en plus particulière évidence les ré- sultats. Il y avait 44 ans que Léopold II était monté sur le trône, mais duc de Brabant, encore ado- lescent, il se préoccupait déjà de l’avenir du pays qu’il serait un jour appelé à gouverner. Son œuvre ne fut pas improvisée ; elle ne varia pas selon les contingences ou les événe- ments. Il y a plus de dix lustres que, déjà, par ses voyages, dans les discours qu’il pronon- çait au Sénat et dans diverses manifestations publiques, le grand Roi qui vient de disparaître traçait le programme à l’exécution duquel il ne cessa de travailler: faire de la petite nation un grand pays I La Belgique, disait le Roi, alors encore duc de Brabant, par l’étroitesse de son territoire et la densité de sa populatiôn, doit pouvoir s’épan- dre au dehors et chercher, dans l’Extrême- Orient ou en Afrique, un exutoire à l’activité de ses enfants. C’est cette politique d’expansion dont, jusqu’à son dernier souffle, Léopold II a poursuivi la réalisation. Et ce ne fut point œuvre facile. * * * Léopold II s’efforça, sa vie durant, d’être le souverain constitutionnel tel que le définit notre Charte fondamentale: le Roi règne, mais ne gouverne pas. Des hommes politiques qui, successivement, ont détenu des portefeuilles pendant les 44 années de son règne, il en est encore d’assez nombreux pour attester comment Léopold II Le duc de Brabant sénateur. sut toujours se montrer respectueux de cette règle constitutionnelle. Sa ténacité était proverbiale. Parlant devant la presse, il prononça un jour ces paroles : « Il est une règle qui doit guider avant tout un chef d’Etat: suivre la ligne droite ; ne jamais se décourager quand on poursuit une œuvre utile et destinée à grandir son pays.» En effet, les résistances et les mauvaises vo- lontés ne le découragèrent jamais. Le rêve de son règne fut, en élargissant les bornes de son pays au dehors, de faire plus forte et plus puissante sa Patrie au dedans. Et là encore il faut remonter aux discours qu’il prononçait bien avant son élévation au trône pour constater que les desseins du Roi en ce qui concerne la transformation de nos cités, le développement de notre outillage économique, de nos fleuves, de nos canaux et rivières, de notre railway et de nos routes faisaient partie d’un programme mûrement réfléchi et à l’exécu- tion duquel il consacra ses incessants efforts et ses veilles. Son génie des affaires et des grandes entre- prises fut extraordinaire. Et il n’est pas de plus Léopold II a son avènement. bel éloge à faire de lui que d’affirmer que, si la Destinée ne l’avait pas placé sur les marches d’un trône, il eût été, où que ce fût, grand tout de même devant l’Histoire. Il sut encourager toutes les branches de l’acti- vité nationale. Et quand on voyait apparaître son imposante silhouette, avec la belle barbe blanche en éventail ; quand on le voyait s’inté- ressant à telle ou telle œuvre, assistant à une fête de charité, félicitant des canotiers ou des éleveurs, causant avec nos industriels, nos agri- culteurs ou nos ouvriers, les bravos partaient tout seuls et il n’y avait plus qu’une opinion : - C’est un fier et grand Roi ! La Belgique eut, du reste, par deux fois l’occasion de manifester particulièrement son patriotique attachement à la dynastie dans la personne du Roi défunt. En 1880 d’abord, lors de la fête du 50e anniversaire, quand, dans l’hémicycle de l’ancien champ des manœuvres, au grand hall du Parc du Cinquantenaire, elle fêta le 50e anniversaire de son indépendance. Puis, il y a quelques années à peine, en 1905, quand elle célébra le 7 5e anniversaire de cette indépendance et le 40e du règne de Léopold II, et renouvela plus chaleureusement encore les effusions de l’âme nationale. * * * Le bilan intellectuel, moral, industriel et com- LÉOPOLD 11 EN 1905. mercial de la Belgique est le meilleur hymne à la gloire de nos Rois. Il n’y a pas de plus grand et de plus bel hommage à la mémoire du Roi qui vient de s’éteindre que la magnifique efflorescence prise sous son long règne par toutes les branches de l’activité nationale et qui fait que, première, au point de vue relatif, dans les statistiques com- merciales du monde, la petite Belgique y arrive quatrième, au point de vue absolu. Et ce ne fut pas en vain que la Renommée populaire le bap- tisa « Léopold le Bâtisseur ». Il n’y a pas de fait qui atteste mieux sa gloire que ce Bruxelles merveilleusement transformé et embelli, que toutes nos importantes cités agrandies, que les monuments magnifiques élevés dans les vingt dernières années et qui furent essentiellement le fruit de sa persévérante ténacité. Et l’on doit s’incliner respectueusement devant la tombe du grand Belge qui vient de dispa- raître et que pleure la Belgique.