Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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Les Portugais ne commencèrent à s’installer
au Brésil qu’à partir de 1532, à Bahia, à Saint-
Vincent, aujourd’hui Sâo-Paulo, et à Rio-de-
Janeiro ; mais ils eurent à lutter contre les
Français jusqu’en 1615'et contre les Hollandais
jusqu’en 1661. Lorsque le Portugal, à partir de
1640, ressaisit son indépendance, confisquée de-
puis Philippe II par l’Espagne, le Brésil devint
un royaume uni, avec un vice-roi ; puis, après
1808, le roi de Portugal, fuyant devant l’armée
napoléonienne, vint résider à Rio-de-Janeiro ; il
retourna à Lisbonne en 1821 et laissa son fils _
don Pedro comme régent. Mais l’année suivante
le Brésil proclamait son indépendance et deve-
nait un empire constitutionnel ; enfin, en 1889,
il se constituait en république, sur le modèle de
la grande république de l’Amérique du Nord
et sous le nom même d’Etats-Unis
du Brésil. Il compte aujourd’hui 20
Etats et un district fédéral.
*
* *
La mort du président Penna ayant
interrompu le terme présidentiel
légal, un an et demi avant l’expi-
ration, c’est M.Nilo Peçanha, vice-
président, qui a été investi du gou-
vernement du Brésil, afin de ter-
miner le mandat de son regretté
prédécesseur.
Le nouveau président est origi-
naire de Campos, dans l’Etat de
Rio-de-Janeiro.
Docteur en droit de la Faculté de
Récife, il entra fort jeune dans le
mouvement politique ; avocat très
intelligent et brillant orateur, M.
Nilo Peçanha fut un des plus fer-
vents propagandistes des idées ré-
publicaines, ses débuts datant de la
proclamation de la République.
Elu député de la Constituante
de l’Etat de Rio-de-Janeiro, il se
révéla en cette qualité par un esprit
clairvoyant, travailleur et dévoué ;
aussi fut-il nommé successivement
député à l’Etat de Rio, député au
Congrès fédéral et membre de plu-
sieurs commissions législatives, pré-
sident de l’Etat de Rio-de-Janeiro,
vice-président du Brésil et prési-
dent du Sénat fédéral.
C’est en sa qualité de président
de l’Etat de Rio-de-Janeiro qu’on
le vit à l’œuvre comme administra-
teur énergique et avisé, sacrifiant
M. Frans Van Ophem,
Architecte du pavillon brésilien.
les complaisances politiques à l’intérêt général.
La réduction des dépenses, le relèvement du
revenu public, le rétablissement de l’équilibre
budgétaire de Rio-de-Janeiro, la protection de
l’agriculture et de l’industrie, le développement
des moyens de transport, etc., tels furent les
actes accomplis par lui dans l’administration de
cet Etat fédéré et qui l’indiquèrent plus tard
pour occuper le siège de la vice-présidence de la
République ; c’est en cette qualité qu’il fut au
nombre des signataires du convenio de Taubaté,
convoqué par le docteur Jorge Tibiriça, alors
président de l’Etat de Sâo-Paulo, avec comme
secrétaire des finances M. le docteur Albuquer-
que Lins, son successeur actuel à la présidence.
Jeune encore, il prend à l’âge de 42 ans les
rênes du gouvernement, mais une carrière po-
M. Nilo Peçanha,
Président de la République.
litique de vingt-deux ans lui a permis de donner
des preuves amplement suffisantes à garantir 1s
destinée de l’administration nouvellement éclose.
D’ailleurs, on voit déjà par le choix qu’il
vient de faire dans la composition de son cabi-
net le haut esprit et la sagesse du nouveau
président, qui aura donc comme collaborateurs,
à côté du grand Brésilien baron de Rio Branco,
qui conserve le portefeuille des affaires étran-
gères : M. Esmeraldino Bandeira, secrétaire de
l’intérieur et de la justice ; M. Francisco Sà,
secrétaire de l’industrie ; M. Léopoldo Bulhoes,
secrétaire des finances ; M. Candido Rodrigues,
secrétaire de l’agriculture ; M. le général Carlos
Eugenio, secrétaire de la guerre, actuellement
remplacé par le général Borman. Le vice-amiral
Alexandrino de Alencar conserve le portefeuille
de la marine.
*
* *
M. le docteur Antonio Candido Rodrigues, sé-
nateur de l’Etat et nouveau secrétaire de l’agri-
culture et des travaux publics, s’occupe depuis
bien des années de la politique de Sâo-Paulo.
Ingénieur de profession, il exerça plusieurs
M. le Dr Candido Rodrigues,
Ministre de l’agriculture du Commerce et de l’Industrie.
fonctions dans le service du génie
militaire, mais il abandonna la car-
rière militaire pour embrasser celle
d’ingénieur civil des travaux pu-
blics de l’Etat.
Il fut élu député en 1878 et
occupa ce poste jusqu’en 1885;
il se distingua comme cultivateur et
acquit des connaissances étendues
dans tout ce qui concerne le do-
maine de l’agriculture, époque à
laquelle il abandonna la vie politi-
que ; en 1895 il rentra dans la
vie publique comme membre de la
Chambre législative et fixa sur lui
l’attention de tous par une compé-
tence approfondie des problèmes
agricoles.
En 1901 il fut déjà secrétaire de
l’agriculture et s’occupa surtout du
service de l’immigration, la fonda-
tion de colonies et de l’inspection
de l’agriculture ; il fut le créateur
du service d’inspection agronomi-
que de l’Etat, s’étant assuré le con-
cours du regretté professeur de
l’Ecole polytechnique de Sâo-Paulo
M. l’ingénieur Uchoa Cavalcante,
service d’où provient l’essor actuel
de la situation agronomique de
l’Etat ; quelque temps après il quitta
son poste pour représenter son Etat natal aux
Chambres législatives de la Fédération bré-
silienne.
Il rendit les plus grands services à l’Etat de
Sâo-Paulo, comme un des membres les plus
actifs de la commission chargée d’étudier l’im-
portante question caféière et comme esprit pon-
déré et organisateur.
Dernièrement, M. Nilo Peçanha, président des
Etats-Unis du Brésil, a fait appel au concours
de M. le docteur Candido Rodrigues et l’a invité
à accepter le portefeuille de ministre de l’agri-
culture à Rio-de-Janeiro.
C’est dans ce nouveau poste qu’il a eu à s’oc-
cuper de la représentation du Brésil à l’Exposi-
tion de Bruxelles en 1910.
Les parents du directeur général du ministère
de l’agriculture du Brésil sont Belges, mais
habitent depuis longtemps le Brésil, où M.
Lefèvre a passé toute sa jeunesse pour arriver,
par son travail et son incontestable valeur, à
la belle situation qu’il occupe aujourd’hui.