Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
LES EXPOSITIONS A L’ÉTRANGER
Le comité français des expositions à l’étranger,
présidé par le sénateur M. Emile Dupont, a
donné le 17 mars dernier un grand banquet à
Paris, dans la galerie des Champs-Elysées. Il y
avait six cents convives, sous la présidence de
M. Jean Dupuy, ministre du commerce et de
l’industrie, qui était entouré d’anciens ministres :
M. Alfred Picard, qui fut, avant d’être ministre
de la marine, le commissaire général de l’Expo-
sition de 1900 ; MM. Dubief, Lourties, Boucher,
Pierre Baudin, Clémentel. Les Belges y étaient
représentés par le comte d’Arschot-Schoonhoven,
notre chargé d’affaires ; le duc d’Ursel, commis-
saire général du gouvernement ; le baron Janssen,
président du comité exécutif ; M. Francotte,
président du comité belge des expositions 4
l’étranger. Citons encore, parmi les notabilités
de cette table : M. Beau, ministre de France à
Bruxelles ; M. Chapsal, le sympathique com-
missaire-général du gouvernement français à
l’Exposition de Bruxelles ; M. Pinard, président
de la commission française à Bruxelles ; M.
Ravené, président 'du comité allemand ; le prince
Colonna, ancien maire de Rome, président du
comité italien des expositions.
La table du milieu avait été réservée aux
Belges, que leurs amis français du comité ont
entourés de prévenances. Etaient là: M. Di-
gneffe, président du comité exécutif de l’Expo-
sition de Liége ; M. Gody, commissaire-général
adjoint ; les directeurs généraux MM. Eugène
Keym et le comte Adrien van der Burch ; MM.
Maurice Braconier et Franz Van Ophem, mem-
bres du bureau du comité belge.
A l’heure des toasts, M. Dupont, qui est aussi
président de là Fédération des comités d’expo-
sitions à l’étranger, a fait l’historique du comité
français, fondé il y a vingt ans et dont l’acti-
vité pratique, l’organisation méthodique ont fait
triompher la France à toutes les expositions.
M.Dupont a fait un grand éloge de l’Exposition
de Bruxelles, au succès de laquelle il a bu, aux
applaudissements de tous les convives.
Le baron Léon Janssen, président du comité
exécutif de notre world’s fair, a pris ensuite la
parole, et dans un discours très acclamé il a
dit notamment :
« Au nom du comité exécutif de l’Exposition
de Bruxelles, je viens vous exprimer nos sen-
timents de profonde gratitude pour votre parti-
cipation, dont les promesses sont si brillantes,
et vous dire tout le plaisir que nous nous pro-
mettons de vous fêter dans notre capitale belge.
» Votre réception de ce soir est une consécra-
tion nouvelle de l’antique renom de courtoisie,
de l’hospitalité légendaire r de votre admirable
pays.
» Sur notre petite terre de Belgique, vous ne
trouverez ni les splendeurs de Paris, ni les fastes
de la grand’ville!
» Mais ce dont je vous suis garant, c’est de la
cordialité de l’accueil qui, en Belgique, attend
impatiemment de répondre à la bonne grâce et
à l’empressement que vous avez mis à accepter
l’invitation de notre gouvernement et à donner
à notre Exposition le concours si précieux de la
collaboration toujours grandiose qu’est la vôtre.
» Messieurs, les secousses violentes qui, par
intervalles, déchirent la terre, n’ouvrent pas,
là seulement où elles se produisent, des cratères
nouveaux. Elles se propagent au loin et partout,
lorsqu’elles sont profondes, leur répercussion
se décèle à l’œil vigilant de l’observateur.
» De même, la grande secousse qui enfiévra
la vieille Europe à la fin du XVIIIe siècle, n’a
pas en France seulement ouvert les voies et
permis de s’épandre à une immense somme d’in-
telligence et d’activité : elle s’est répercutée vers
tous les points du globe.
» Et de toutes parts, comme se ruant au tra-
vail, impuissante de produire, soudain surgit
une élite d’hommes s’appliquant aux études dans
toutes les sphères, imprimant brusquement aux
sciences un effort subit autant que puissant.
» Les passions et. leurs inséparables excès à
peine calmés, le flot impétueux et nouveau fut
encouragé, canalisé, codifié, guidé, par le vaste
génie du grand Français, dont l’auréole illumine
les premières années du siècle passé et dont la
cendre repose sous le dôme altier qui scintille
par-delà ces palais merveilleux, vivants souve-
nirs de la grande date de 1900.
PLAQUETTE DE M. G. DEVREESE.
» Une pléiade de savants naquit avec le XIXe
siècle, l’illustrant à jamais, posant les jalons de
routes nouvelles, dispersant les semences dans
les champs, dont, infatigables laboureurs, ils
ouvraient de toutes parts les sillons.
» Dans cette apothéose rayonnante que fut
l’Exposition de 1900, nous avons pu contempler
l’immense somme des progrès accomplis et réa-
lisés dans un espace prodigieusement court, si
l’on met en parallèle.! ce seul siècle avec les
enfants et la longue suite des temps, relative-
ment stériles, qui ont précédé le XIXe siècle.
» Et c’est de cette généreuse terre de France
qu’est partie la grande secousse que je rappelais
tantôt.
» C’est sur son sol, à l’hospitalité si douce,
que furent brisées les chaînes sous lesquelles
ployaient tant d’intelligences et de bras, étouf-
faient tant d’énergies et d’initiatives, toutes
forces vives perdues, dont si longtemps fut
appauvrie l’humanité.
» Aussi, Messieurs, si nous gardons envers
nos hôtes une délicieuse dette de reconnaissance
dans le cœur, l’humanité a bien une autre dette
envers la France, et je veux le rappeler, saluant
ses éminents représentants parmi nous.
» Votre Exposition de 1900 fut la merveil-
leuse synthèse du travail, du progrès, des arts,
des sciences et, à l’aube du XXe siècle, c’était
justice que le légitime orgueil vous en fut donné.
» Aux efforts de tout un siècle qui se résu-
mait sous nos yeux éblouis, c’est en effet vous
Français qui avez imprimé l’essor entraînant,
irrésistible, fécond.
» Et nous, Messieurs, qui disposons aujour-
d’hui, pour travailler la matière asservie, de tant
de forces domptées, transmettons cet héritage
perfectionné, élargi, enrichi, aux générations de
demain.
» Nous le devons, par reconnaissance, aux
générations d’hier.
» Nous le devons à nous-mêmes, parce que
tous, parce que chacun, nous sommes compta-
bles envers nos frères en humanité de ce qui
nous est dévolu d’intelligence et d’énergie.
» C’est le travail, non pas dans le sens res-
treint et matériel du mot, mais dans la grandeur,
dans la plénitude de son acception, c’est le
travail qui s’impose et qui, de plus en plus
impérieusement, s’imposera.
» Car viendra le jour où seuls, au banquet de
l’existence, ceux-là trouveront leur place mar-
quée qui l’auront conquise par le droit du tra-
vail.
» ...Donnez-moi le point d’appui, je soulève-
rai le monde !...
» Ce point d’appui, Messieurs, c’est sur votre
sol que le génie du progrès l’a trouvé.
» C’est de la belle terre de France qu’est
partie l’étincelle magique qui, galvanisant le
monde, l’a doté du prodigieux outillage écono-
mique dont il dispose aujourd’hui.
» Et si les Expositions peuvent suivre les
Expositions, c’est que, maître de cet outillage,
le Progrès marche à pas de géant, suit une pro-
gression géométrique, dirai-je.
» Aussi, en ces rencontres internationales,
fussent-elles répétées, peut-on constater, à cha-
que étape, une marche en avant nouvelle, un
échelon de plus franchi dans l’ascension vers
un mieux-être, que l’effort de la civilisation
doit pousser jusque dans les profondeurs des
masses populaires.
» C’est, vous le voyez, dans les sphères les
plus hautes, aux sources les plus vives, qu’il faut
chercher le germe de cette reconnaissance ;à
laquelle a droit votre Patrie.
» Et cette gratitude, née du plus noble des
sentiments — la Justice, — nous en apportons
le sincère hommage et la cordiale expression à
vous, nos chers collègues de France.
» Messieurs, je vous y convie, acclamez avec
moi ceux qui ont fait la France grande, ceux
qui la représentent ici et ceux qui, spécialement
pour nous, ont fait Paris hospitalier avec tant
de grâce — généreux avec tant d’élégance —
aimable et bon avec tant de charme et de pro-
fusion ! »
M. Gustave Francotte, ancien ministre de l’in-
dustrie et du travail, a parlé ensuite et s’est
défendu d’ajouter un toast à ceux dont le
comité français a réglé l’ordre et fixé le
nombre.
« Mon intention, a-t-il dit, est de faire une
manifestation plutôt qu’un discours.
» Le comité français possède depuis long-
temps une plaquette qui lui sert d’insigne ; le
comité belge a voulu avoir la sienne et il se fait
un devoir d’en offrir le premier exemplaire
à ses amis de France dans un esprit d’hommage
et de gratitude.