Om Strømningsforholdene
almindelige Ledninger og i Havet
Forfatter: A. Colding
År: 1870
Forlag: Bianco Lunos Bogtrykkeri ved F. S. Muhle
Sted: Kjøbenhavn
Sider: 151
UDK: 532.5
Vidensk. Selsk. Skr. 5 Hække, naturvidenskabelig og mathematisk Afd. 9 B. III
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Ja suivre jusqu’au cap Farvel. Sa largeur est de 40 milles environ, et sa vitesse de | de
pied par seconde. Aprés avoir passé le cap Farvel, il se redresse le long de la cöte occi-
dentale du Grønland, et la suit jusquå une certaine hauteur dans le détroit de Davis;
mais arrive å quelques degrés plus au Nord que la pointe méridionale du Grønland, il
s’infléchit au S. O. vers la cote du Labrador, qu’il longe ensuite en descendant au S. E.
grossi du courant polaire qui vient de la baie de Baffin. En quittant le Labrador, oü sa
vitesse est de f de pied par seconde et sa largeur de 50 milles, le courant polaire se
dirige vers le Gulf-stream en contournant ]a cöte Est de Terre-Neuve, et, aprés avoir
doublé le cap Race, envoie une branche au S. O. entre le Gulf-stream et la cöte améri-
caine, branche qu’on peut suivre jusqu'å la Floride. Quant å la partie du courant polaire
qui ne prend pas celte route, on admet généralement qu’elle coule au-dessous du Gulf-
stream å l’Est de Terre-Neuve, et qu’elle se dirige ensuite au S. E. vers la cöte africaine,
ou les eaux de la mer ont une temperature relativement basse.
Pour expliquer les causes de ces immenses courants marins å l’aide des lois du
mouvement de l’eau dans les conduites ordinaires, il faut d’abord connaltre les forces qui
produisent et entretiennent le mouvement de ces courants. Le capitaine Maury, qui s’est
occupé spécialement de celte question, a émis l’opinion que les courants marins sont dus
aux differences que les changements de température et de salure apportent dans le poids
spécifique de l’eau de la mer. Pour faire comprendre plus facilement sa théorie, Maury
imagine un globe comme la terre reconvert sur toute sa surface d’une mer de 200 brasses
de profondeur dont l’eau a partout la méme densité, et, comme il suppose en méme temps
que les circonstances extérieures sont les mémes pour tons les points, et qu’il n’y a ni
évaporation ni précipitation, il ne pent y avoir sur ce globe ni vents ni courants. Puis il
se représente l’eau comprise entre les tropiques subitement transformée en huile sur une
profondeur de 100 brasses; å partir de ce moment, l’équilibre est rompu, et il en résulte
un systéme general de courants et de contre-courants, car l’huile, qui est plus legere que
l’eau, doit se précipiter vers les poles en restant å la surface, tandis que l’eau de ces
regions se dirige vers l’équateur en formant un courant sous-marin. A mesure que l’huile
arrive dans la mer polaire, elle est supposée se transformer en eau qui retourne å l’équa-
teur, oü elle se change de nouveau en huile, qui reraonte å la surface et se rend vers
les poles, etc. Si maintenant ce globe, de méme que la terre, tourne autour de son axe
une fois en 24 heures de l’Ouest å l’Est, chaque molecule d’huile, suivant Maury, marchera
vers le pole en décrivant une spirale avec une vitesse vers l’Est toujours plus grande, et,
en arrivant au pole, elle tournera avec la méme vitesse dont la terre est animée å l’équa-
teur, savoir 225 milles ä l’heure. Mais lorsque l’huile se changera en eau, dit-il, elle re-
tournera vers l’équateur en décrivant une spirale dirigée vers l’Ouest. Si la mer en question
était limitée par des tørres, comme a la surface terrestre, l’uniformité des courants serait
rompue par les diverses circonstances locales, et, dans quelques endroits, il s’en formerait
qui dépasseraient les autres en grandeur et en vitesse, mais il y aurait toujours un syslerne
de courants équatoriaux et polaires. Ne peut-on pas admeltre,1 demande alors Maury, que
les eaux froides venant du Nord et les eaux chaudes sortant du golfe du Mexique, que la
chaleur des tropiques a rendues plus légéres , se comportent entr’elles comme l’eau et
l’huile dans l’exemple qui precede? On considérait autrefois le Gulf-stream comme une