Om Strømningsforholdene
almindelige Ledninger og i Havet
Forfatter: A. Colding
År: 1870
Forlag: Bianco Lunos Bogtrykkeri ved F. S. Muhle
Sted: Kjøbenhavn
Sider: 151
UDK: 532.5
Vidensk. Selsk. Skr. 5 Hække, naturvidenskabelig og mathematisk Afd. 9 B. III
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subitement au S. O., et suit la cöte jusqu’å la Floride, tandis que sa largeur et le vo-
lume de ses eaux vont toujours en diminuant.
Depuis Terre-Neuve jusqu’å la Floride, sur une étendue de 500 milles environ, le
Gulf-stream et le courant polaire coulent conslamment cöte ä cole, sous l’impulsion de la
rotation terrestre. Celle-ci reléve le courant polaire vers la terre, et le force ä suivre
toutes les sinuosités de la cöte; mais quelle est la force qui oblige le Gulf-stream, lequel
coule libremenl dans la nier, de suivre le courant polaire dans tons ses détours, au lieu
de prendre la direction plus orientale que la rotation de la terre lend å lui donner?
C’est naturellement la pesanteur, savoir la force resultant de la pente que le Gulf-
stream presente de droile å gauche perpendiculairement å sa direction et sur toute sa
largeur, pente qui est de 1,2 pied depuis le point oii le courant débouche dans l’At-
lantique jusqu’å New-York, et de 1 pied environ depuis New-York jusqu’å l’endroit ou,
aprés avoir atteint les cotes de (Europe, il se partage en deux branches. Et si l’on de-
mande pourquoi le Gulf-stream a cette pente, la raison en est évidemment que l’eau du
courant polaire a un poids spécifique plus considérable que l’eau de l’Atlantique, et doit
par suite avoir un niveau plus bas que celui de cette mer, puisque la masse liquide
inférieure est en équilibre. Que les choses se passent réellement ainsi, c’est ce que con-
firment pleinement les recherches que le gouvernenient américain a fait exécuter dans ces
derniéres années sur le Gulf-stream, lesquelles ne permettent pas de douter que ce courant
ne conserve sa place a. cause de la diflerence de densité existant entre les eaux du con-
rant polaire et celles de l’Atlantique. Dans ces circonstances, il est facile de comprendre
que Ie Gult-strearn doit suivre le courant polaire dans toutes ses sinuosités jusqu’å Terre-
Neuve.
Mais tandis que le Gulf-stream doit ainsi étre considéré comme présentant une
pente uniforme de I Atlantique vers le courant polaire, les recherches entreprises par le
gouvernement américain prouvent que le fond du Gulf-stream ne saurait étre en équilibre
que si ce courant avail une inclinaison dirigée du courant polaire vers l’Atlantique, de
maniére que son niveau maximum füt ä peu pres au tiers de sa largeur å partir du cou-
rant polaire. Dans les conditions actuelles il n’y a done pas équilibre. Les eaux du cou-
rant polaire exercent sur le Gulf-stream une pression qui va en augmentant avec la pro-
londeur, et y determine un afflux continue! d’eau froide, surtout dans sa partie inférieure.
A mesure que ces eaux froides pénétrent dans le Gulf*stream, il leur communique sa cha-
leur et son mouvement, et ä mesure qu’il s’éléve sous (influence de la pression du courant
polaire en chassant 1 eau qu il déplace, sa largeur doit aller en augmentant. Mais pour
que la largeur du Gulf-stream augmente, il faut que son niveau, au milieu du courant,
s’éléve au-dessus de celui qui correspond ä l’équilibre de la surface, de maniére que la
force de rotation acquiére la preponderance nécessaire pour produire l’élargissement vers
l’Est, et eet exhaussement de niveau donne en méme temps naissance, depuis le milieu
du Gulfstream jusqu’au courant polaire, au courant d’eau chaude de surface qui a été
constate par la commission américaine.
Il suit done de ce qui precede, d’un coté que le courant polaire pénétre dans
tons les points du Gulf-stream presque jusqu’å sa surface, tandis que ce dernier envoie
au courant polaire un courant d'eau chaude de surface de 20 å 50 brasses de profondeur,