NAPOLEON Ier.
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d’Italie une pliysionomie singulierement vivante, et ces détails intimes peuvent ctre rappelés sans nuire au récit des grandes choses ou la gloire de la France comme celle de Bonaparte était engagée.
Cependant la nouvelle année autrichienne s’était formée avec une remarquable rapidité. Elle avait été placée sous le commandement de Wurmser, vieil officier de la guerre de Sept ans, qui déjå, avant la Revolution, avait méri-té le titre de feld-maréchal-zeugmeister (c’est-å-dire maréchal général de cavalerie) et s’était acquis une grande réputation, en 1793, en couvrant le siége de Mayence et en enlevant les lignes de Wissembourg. Cette année se composait de 30.000 soldats enlevés å l’arméedu Rliin et de l’arméede Beaulieu reconstituée, ce qui, joint å la garnison de Mantoue, domiait aux Autrichiens une force de 80.000 hom-mes auxquels nous ne pouvions en opposer que 45.000.
Les forces frangaises étaient ainsi disposées : Sauret occupait Salo avec G.000 hommes; Masséna s’étendait de Rivoli å Vérone, avec 15.000 hommes; Augereau, sur le bas Adige, å Legnano, avec 8.000; le reste, sous Sérurier, était occupé au siége de Mantoue. « Wurmser, fier de sa grande supériorité, ne songeait pas å vaincre, comme l’a dit Bonaparte, niai's å profiter de la victoire et å la rendre décisive et fatale a son ennemi. »Il dirigea toutes ses operations vers le but de la délivrance de Mantoue. Arrivé dans le haut Adige, il divise son armée eii deux corps : Quasdanovich, avec 20.000 hommes, doit suivre la route qui, de Trente, débouche sur la Chiese en tournant le lac de Garde par l’ouest; lui-méme, avec 40.000 hommes, descendra 1’Adige par les deux rives jusqu’å Vérone. Il attaquera les Frangais de front, pendant que son lieutenant leur coupera la retraite. L’armée francaise sera écrasée de vant Mantoue et la Campagne terminée. En effet, Quasdanovich s’empare de Brescia, chasse le général Sauret de Salo, pendant que Wurmser chasse Masséna de Rivoli et marche sur Mantoue ; le danger était pressant. Napoleon a l’occasion de montrer encore des qualités militaires nouvelles.
Eien n’est difficile, meine å un vieux général, comme de se décider immédiatement å un sac'rifice nécessaire pour assurer le succés défini-tif. On peut nierne remarquer qu’å la fin de sa carriére l’empereur