Napoleon 1er Et Son Temps

SIEGE DE MANTOUE. — LETTRES A JOSEPHINE. 85 étaient adressées å Joséphine, « quoique, dit-il, tu m’en aies donné la permission; mais je te jure que ce n’est pas par jalousie, non certes : j’ai de mon adorable amie une trop haute opinion pour cela... Je fais appeler le courrier; il me dit qu’il a passé cliez toi, que tu lui as dit n’avoir rien å lui ordonner. Fi! méchante, laide, cruelle, tyranne, petit joli monstre! tu te ris de mes menaces, de mes sottises; ali! si je pou- Fig. 28. — Entrée des Francis dans Livourne (an IV). Dessiné par Carle Vernet, gravé par Duplessis-Bertaux. vais, tu sais bien, t’enfermer dans mon cæur, je t’y mettrais en prison. Apprends-moi que tu es gaie, bien portante et bien tendre. » Signé : « Bonaparte. » Ce mélange des préoccupations militaires et politiques les plus hau-tes, les plus profondes et les plus compliquées avec ces souvenirs clas-siques, avec ces sentiments de passion sincére exprimés dans des termes oti Fon sent, non seulement, comme dans toute la littérature du temps, l’influence de la Noilvelle Héloise, mais nierne l’admiration d’Ossian, la leeture de Werther, et aussi quelque peu le style et les habitudes des salons de l’ancien régiine, clonne du général en chef de l’armée