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NAPOLEON 1".
forces totales des Autrichiens en Italie. Les succés de l’Autriche en Al-lemagne avaient ranimé toutes les espérances, et le gouvernement de Vienne avait su profiter du temps écoulé clepuis Arcole. Les divisions tirées de l’armée du Rhin furent dirigées sur le Frioul. Le Tyrol donna plusieurs Bataillons de ses tirailleurs, que leur agilité et la jus-tesse de leur tir rendaient aussi redoutables dans la guerre de plaine que dans la guerre de montagnes. Les grandes villes offraient des bataillons de volontaires. Vienne seule en fournit quatre. « Ces Bataillons regurent de l’impératrice des drapeaux brodés de ses propres mains ; ils les perdirent, mais aprés les avoir défendus avec honneur. »
Le plan d’Alvinzy était des plus vastes : l’armée autricliienne, vic-torieuse des Frangais, devait, aprés avoir délivré Mantoue, se réunir dans les Romagnes å une armée papale qui s’y formait et dont le commandement serait donné å Wurmser.
L’armée fran§aise était composée de quatre divisions de 10.000 bommes. Sérurier était devant Mantoue, Augereau a Legnano, Joubert a Corona, Masséna a Vérone. Malgré l’infériorité de ses forces, Bonaparte n’en avait pas moins formé une réserve, qui, sous le commande-ment de Rey, était placée å Castelnuovo.
L’armée autrichienne se mit en marche vers le Mincio.
Bonaparte ignorait encore quel était le plan de l’ennemi; il put nierne croire d’abord que les Autrichiens portaient leur principal effort du coté du bas Aclige. Le grand état-major, disait-on, était prés de Legnano, et on avait vu deux équipages cle pont. Le général Duphot faisait dire qu’il y avait environ 12,000 hommes de ce coté et que ce n’était probablement que la premiére ligne. Joubert écrivait de la Corona qu’il avait pu contenir l’ennemi et repousser ses attaques.
Le 13, Bonaparte donna cependant Fordre aux troupes de Vérone de se tenir pretes å une marche de nuit; å 10 heures, elles étaient sous les armes. Il hésitait encore sur ]e point ou il les dirigerait; clescen-draient-elles ou remonteraient-elles l’Adige? A ce moment arrive un nouveau rapport de Joubert; l’ennemi avait déployé de grandes forces et avait voulu déborder å la fois sa gauche et sa droite. Joubert avait évacué la Corona et s’était concentré sur le plateau de Rivoli, qui était